Algérie : décès du maître du malouf Mohamed Tahar Fergani

Le chanteur algérien Mohamed Tahar Fergani est mort mercredi soir à Paris à l’âge de 88 ans, après une carrière de près de 70 ans, a annoncé ce jeudi le ministre algérien de la Culture.

Le maître de la chanson classique algérienne dite arabo-andalouse, Mohamed-Tahar Fergani, décédé le 7 décembre 2016. © Capture d’écran/Djalel MESSAOUDI/Youtube

Le maître de la chanson classique algérienne dite arabo-andalouse, Mohamed-Tahar Fergani, décédé le 7 décembre 2016. © Capture d’écran/Djalel MESSAOUDI/Youtube

Publié le 8 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Mohamed Tahar Fergani, considéré comme le maître absolu du malouf (musique dite arabo-andalouse), doit être inhumé à Constantine où sa dépouille sera exposée à la Maison de la culture pour un dernier hommage de ses proches et ses fans dès son retour de Paris, a précisé ce jeudi 08 décembre à l’agence APS une source de la direction de la culture.

Virtuose du violon et de la chanson

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Né en 1928 à Constantine, dans une famille de musiciens, ce virtuose du violon a d’abord pratiqué la chanson orientale, dans le genre égyptien.

Puis en 1951, il remporte le premier prix d’un concours musical à Annaba, où il se fait remarquer. Il enregistre ensuite un premier album, qui l’impose comme chanteur populaire et référence du malouf, rappelle l’APS.

Il compte à son actif des centaines d’enregistrements de chansons malouf, mais également dans d’autres genres populaires musicaux algériens comme le mahjouz, le zjoul et le hawzi.

Sa dernière prestation publique remonte à juillet 2015 – il avait 87 ans – dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe ».

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Hommages 

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Plusieurs artistes ont tenu à saluer la mémoire de Mohamed Tahar Fergani. À l’instar du chanteur Layachi Eddib, un des interprètes les plus en vue du malouf constantinois, qui a parlé à l’APS d’un « artiste exceptionnel » au parcours « unique » ayant porté le malouf constantinois « au-delà des frontières algériennes ».

Un « monstre sacré » de la musique populaire qui a brillé par sa manière d’interpréter des pièces rares du malouf comme El Boughi, Galou Lâarab galou ou encore Ya Dhalma, a pour sa part salué Smail Hini, le président de l’association de musique andalouse El Inchirah.

Le jeune chanteur de malouf Abbas Righi, confie quant à lui avoir perdu « une idole » et un « maître au grand cœur »,  toujours « accessible, modeste et à l’écoute des jeunes » chanteurs.

Un art apprécié

De son côté, le directeur de l’Opéra d’Alger, Noureddine Saoudi, a estimé que la disparition de Mohamed Tahar Fergani laisserait un « grand vide » dans le paysage culturel algérien.

Réagissant sur sa page Facebook, le ministre algérien de la Culture, Azzedine Mihoubi, s’est dit très attristé par le décès du chanteur, déplorant la disparition d’un des « plus grands artistes » algériens qui a consacré sa vie à « la préservation [du malouf], un art raffiné et apprécié » dans le pays.

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