Pour plus de prospérité, améliorons les transports africains !

Les liaisons modernes de transport sont vitales pour la prospérité nationale et mondiale. Un réseau routier lent et inefficace pour acheminer les marchandises ainsi que des installations inadaptées freinent la progression du commerce et des conditions de vie. Dans ce domaine, il n’existe pas de besoins plus criants qu’en Afrique.

Trains de la ligne ferroviaire entre Djibouti et Addis-Abeba. © Elias Meseret/AP/SIPA

Trains de la ligne ferroviaire entre Djibouti et Addis-Abeba. © Elias Meseret/AP/SIPA

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  • Aboubaker Omar Hadi

    Aboubaker Omar Hadi est président directeur général de l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (DPFZA).

Publié le 7 décembre 2016 Lecture : 3 minutes.

L’insuffisance des liaisons intérieures comme extérieures explique pourquoi le niveau du commerce intrarégional est à 12 % sur le continent africain, contre 60 % en Europe. Les infrastructures de mauvaise qualité ou inexistantes sont également un obstacle à la pleine intégration de l’Afrique à l’économie mondiale. Avec un PIB qui devrait doubler d’ici 2035 et une population qui devrait atteindre 2,5 milliards d’habitants au cours des trente prochaines années, jamais la nécessité d’avoir des liaisons commerciales efficaces n’a été aussi forte.

C’est pourquoi le lancement du chemin de fer électrique moderne reliant Addis-Abeba à Djibouti constitue une avancée considérable en vue d’éliminer les entraves à la prospérité. Cette ligne de 752 kilomètres, qui relie au port de Djibouti la capitale africaine ayant la croissance économique la plus forte, réduit de moitié le temps de trajet entre les deux villes, révolutionnant ainsi les liaisons dans la région et ouvrant la voie vers les échanges mondiaux.

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Cette réalisation remarquable vient compléter un projet d’expansion de 15 milliards de dollars visant à améliorer nos installations portuaires et à créer de nouvelles autoroutes ainsi que de nouveaux aéroports dans notre pays. Nous savons que notre situation géographique au cœur des axes commerciaux mondiaux reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe nous a donné une plus grande responsabilité sur notre continent. Mais si nous voulons réellement exploiter le riche potentiel de l’Afrique, nous devons mettre en place d’autres initiatives, parallèlement au lancement de cette ligne de chemin de fer.

D’abord, il nous faut davantage d’investissements dans les liaisons de transport sur le continent et davantage de collaboration. Notre partenariat avec l’Éthiopie permet déjà d’accélérer ce processus, vecteur essentiel d’une prospérité plus soutenue. La croissance économique à deux chiffres de l’Éthiopie au cours des dix dernières années est une immense réussite pour la région et l’ensemble du continent. Avec une population qui devrait atteindre les 130 millions d’ici 2025, son impact positif sur le développement de l’Afrique ne pourra que s’accroître.

De la mer Rouge à l’océan Atlantique

Mais nous devons également renforcer ces partenariats au-delà du continent. La collaboration de Djibouti avec la Chine, qui a été déterminante dans la mise en œuvre de la nouvelle liaison ferroviaire, a joué un rôle crucial dans le développement des axes commerciaux qui associent l’Afrique à l’initiative « One Belt, One Road ».

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Ensuite, nous ne devons pas oublier que notre population est notre plus grande force. Un réseau d’infrastructures efficace sur notre continent permettra à davantage d’Africains de rejoindre l’économie formelle. Et si nous voulons tirer pleinement parti des opportunités offertes, ils devront être correctement formés aux métiers du transport, de la logistique et des autres secteurs stimulés par une meilleure infrastructure. Le développement de l’infrastructure est fondamental pour la transformation économique du continent, et nous permettra de conserver le capital humain en Afrique.

Si nous relevons ce défi, alors nous verrons l’économie de l’Afrique poursuivre sa croissance vigoureuse, assurant un avenir florissant à ses citoyens et favorisant la croissance mondiale.

Enfin, nous ne pourrons profiter pleinement de ces avantages sans efforts concertés afin d’améliorer la paix et la stabilité régionale. Ce rêve que nous avons de voir un jour une ligne ferroviaire transafricaine de la mer Rouge à l’océan Atlantique ne sera possible que si les guerres civiles cessent, notamment dans des pays comme le Soudan. Nous ne pourrons pas améliorer les conditions de vie ni accroître les opportunités offertes par l’économie régionale et mondiale si les conflits persistent.

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La nouvelle ligne ferroviaire nous a donné les moyens de changer notre destin. Des millions d’Africains ont aujourd’hui accès aux installations portuaires modernes de Djibouti. Avec 80 % des échanges qui se font toujours par voie maritime, c’est une étape essentielle pour aller dans la bonne direction. La ligne ferroviaire marque une nouvelle ère quant à l’intégration de l’Afrique à l’économie mondiale, mais elle doit impérativement aller de pair avec une coopération plus soutenue, des compétences à affiner et une stabilité retrouvée sur notre continent. Si nous relevons ce défi, alors nous verrons l’économie de l’Afrique poursuivre sa croissance vigoureuse, assurant un avenir florissant à ses citoyens et favorisant la croissance mondiale.

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