Éthiopie : arrestation de Merera Gudina, figure historique de l’opposition

Le président du Congrès Fédéral Oromo (OFC) et figure historique de l’opposition éthiopienne, Merera Gudina, a été arrêté mercredi, a indiqué sa formation politique, à son retour d’un voyage au cours duquel il avait évoqué devant le Parlement européen l’état d’urgence imposé dans son pays.

Le président du Congrès Fédéral Oromo (OFC) Merera Gudina sur ESATtv Ethiopia le 9 juillet 2016. © Capture d’écran YouTube/ESATtv Ethiopia

Le président du Congrès Fédéral Oromo (OFC) Merera Gudina sur ESATtv Ethiopia le 9 juillet 2016. © Capture d’écran YouTube/ESATtv Ethiopia

Publié le 1 décembre 2016 Lecture : 1 minute.

Ce professeur d’université de 60 ans a été interpellé à son domicile d’Addis Abeba avec trois personnes de son entourage qui lui rendaient visite, et se trouve en détention dans un lieu inconnu, a indiqué jeudi 1er décembre à l’AFP Beyene Petros, le président de Medrek, la principale plateforme d’opposition éthiopienne, dont l’OFC est une composante.

« C’est la première fois que (les autorités) s’en prennent au plus haut niveau de l’organisation. J’ai du mal à comprendre. Merera a toujours agi pacifiquement et selon les règles », a ajouté Beyene Petros.

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Plus tôt ce mois-ci, il s’était exprimé devant le parlement européen à Bruxelles aux côtés du marathonien médaillé d’argent aux Jeux de Rio, Feyisa Lilesa, qui avait reproduit en passant la ligne d’arrivée le signe de protestation de la communauté Oromo : les bras croisés au-dessus de la tête, comme s’ils étaient ligotés. Depuis, ce dernier vit en exil.

Merera avait également rencontré à Bruxelles Berhanu Nega, un activiste de l’opposition condamné par contumace à la peine capitale en Éthiopie.

Arrestations massives

Depuis que l’état d’urgence a été décrété le 9 octobre, les autorités éthiopiennes procèdent à des arrestations massives, avec 11 607 personnes détenues dans les régions Oromo, Amhara et dans la capitale Addis Abeba, principaux foyers de contestation anti-gouvernementale, selon des chiffres officiels datant du 12 novembre.

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Parmi les personnes interpellées figurent des dirigeants de petits partis d’opposition, dont Molla Wase, représentant de l’ethnie Agaw, des journalistes et au moins deux blogueurs du Collectif Zone 9, lesquels avaient déjà été emprisonnés pendant 539 jours au titre de la loi antiterroriste éthiopienne avant d’être libérés en octobre 2015. L’un de ces blogueurs, Befekadu Hailu, est toujours en détention.

Les autorités éthiopiennes avaient indiqué le mois dernier avoir libéré au moins 2 000 personnes arrêtées pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales, et ce après leur avoir fait suivre un « programme de rééducation et de conseils ».

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