Congo-Brazzaville : des jeunes de la majorité manifestent pour que le pays quitte la CPI

Après le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie, le Congo sera-t-il le prochain État africain à quitter la Cour pénale internationale (CPI) ? C’est ce qu’ont réclamé jeudi lors d’une manifestation les membres du Front patriotique (FP) et du Mouvement réveil (MR2020), deux formations de la majorité.

Brazzaville, en 2013. © AFP

Brazzaville, en 2013. © AFP

Publié le 4 novembre 2016 Lecture : 1 minute.

« Cour pénale internationale : une justice à géométrie variable », scandaient quelque 400 jeunes dans les rues de la capitale, ce jeudi 3 novembre, selon les estimations de la police. « Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la CPI », pouvait-on également lire sur leurs banderoles.

Entendus par le ministre de la Justice 

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À leur arrivée au ministère de la Justice, ils ont transmis au gouvernement un document intitulé Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI. « Je voudrais vous dire que votre dossier est introduit entre les bonnes mains et je vous remercie », leur a répondu Pierre Mabiala, le ministre de la Justice, cité par RFI.

Le statut de Rome « incompatible » avec la nouvelle Constitution 

Les manifestants appuient leurs arguments sur une incompatibilité entre le statut de Rome – ratifié par le pays en 2004 – et la nouvelle Constitution congolaise adoptée en octobre 2015, ayant notamment permis au président congolais Denis Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir.

« Cette ratification est incompatible avec les dispositions prévues par l’article 10 de notre nouvelle Constitution », a étayé Paolo Benazo, secrétaire général du FP, une formation dirigée par Destinée Ermela Doukaga, la ministre de la jeunesse présente à la manifestation.

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L’article 10 stipule que « sauf en cas de perte ou de déchéance de nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère », quel que soit le motif.

« Le gouvernement veut garantir l’impunité »

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L’appel n’a pas du tout été apprécié par les organisations de défense des droits de l’Homme. « Nous sommes scandalisés. On ne peut pas comprendre que des mouvements de la majorité prennent une telle initiative. Cela veut tout simplement dire que le gouvernement veut garantir l’impunité », s’est indigné auprès de l’AFP Roch Euloge Nzobo, du Centre des droits de l’homme et du développement.

Il a mis en garde contre toute velléité de sortie du statut de Rome : « On peut partir de la CPI, mais la justice vous rattrapera toujours. »

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