CPI : Sidiki Kaba appelle le Burundi et l’Afrique du Sud à trouver un « consensus »

Les retraits du Burundi et de l’Afrique du Sud de la CPI prendront effet dans un an « à compter de la date de réception » de la lettre adressée aux Nations unies. Pour Sidiki Kaba, président de l’Assemblée des États parties au statut de Rome, il est temps de s’atteler à trouver un consensus.

Sidiki Kaba. © Vincent Fournier/J.A.

Sidiki Kaba. © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 25 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Lundi 24 octobre, Sidiki Kaba, le président de l’Assemblée des États parties au statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale, a appelé, l’Afrique du Sud et le Burundi à reconsidérer leurs décision, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar.

Après plusieurs avertissements, l’Afrique du Sud a en effet emboîté le pas au Burundi, en annonçant le 21 octobre son retrait de la Cour pénale internationale. Pretoria considère que son adhésion se révèle ainsi contraire avec l’obligation de respecter l’immunité diplomatique de certains dirigeants.

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« On ne peut pas balayer d’un revers de main les appréhensions »

« Nous sommes aujourd’hui à un tournant de la justice pénale internationale. […] Nous regrettons ces retraits mais il faut reconnaître qu’ils constituent un acte de souveraineté conforme aux conditions d’adhésion et de retrait au statut de Rome », a déclaré Sidiki Kaba.

« On ne peut pas balayer d’un revers de main les appréhensions, les critiques, voire les récriminations des pays africains, il faut les examiner avec sérieux et les corriger au besoin. Il nous paraît important que des initiatives fortes soient engagées pour trouver une issue heureuse à cette situation », a ajouté le ministre de la Justice sénégalais, qui a appelé à trouver un « consensus ».

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La conférence de presse de Sidiki Kaba, le 24 octobre à Dakar.

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Retraits en cascade ? 

Samedi 22 octobre, au lendemain de l’annonce de Pretoria, Sidiki Kaba avait, dans un communiqué, déjà exprimé ses regrets face à ces décisions et invité « l’Afrique du Sud et le Burundi à reconsidérer leurs positions”. Il disait alors craindre que ces annonces puissent désormais ouvrir la voie à d’autres États parties africains souhaitant se retirer du système du Statut de Rome.

Début 2016, lors de son 26e sommet, l’Union africaine avait laissé entendre que le scénario d’un retrait collectif de la CPI était bien réel. Le sujet devrait encore être d’actualité au prochain sommet de l’UA, en janvier à Addis Abeba, tant les griefs à son encontre sont nombreux. Pour rappel, sur les neuf enquêtes lancées par les magistrats de la Haye, huit d’entre elles visent des pays africains.

Des discussions entamées pour éviter la contagion

Dans un communiqué diffusé lundi 24 octobre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi « déploré » la décision de l’Afrique du Sud et a souhaité que Pretoria « reconsidère sa décision avant que ce retrait ne prenne effet », dans un an. Il a préconisé que les pays ayant des problèmes avec le fonctionnement de la CPI « les résolvent dans le cadre de l’assemblée des États parties au statut de Rome ».

Selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, des discussions ont déjà été entamées en coulisses par « certains pays préoccupés » par cette décision afin de convaincre Pretoria et d’empêcher une contagion à d’autres pays membres de la CPI.

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