L’Afrique du Sud annonce son retrait de la CPI

De la parole aux actes. Un an après avoir menacé de quitter la Cour pénale internationale (CPI), l’Afrique du Sud a notifié aux Nations Unies son retrait du statut de Rome.

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Publié le 21 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

Dans une lettre adressée aux Nations unies signée par la ministre des Relations internationales, Maite Nkoana-Mashabane, Pretoria estime que « ses obligations au regard de la résolution pacifique des conflits étaient parfois incompatibles avec l’interprétation donnée » par la CPI, a annoncé Reuters, tôt vendredi 21 octobre.

L’information a été officiellement confirmée quelques heures plus tard. Conformément à la procédure, le retrait sera effectif un an après que les Nations unies ont reçu notification du retrait.

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L’Afrique du Sud avait déjà défié à plusieurs reprises la Cour. Dernier épisode en date, la visite à Johannesburg en juin 2015 d’Omar el-Béchir, inculpé par la CPI de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour. Alors qu’un tribunal de Pretoria interdisait au Soudanais de quitter le territoire sud-africain, Jacob Zuma était passé outre la décision de justice, laissant Omar el-Béchir reprendre son avion.

La polémique n’y avait rien changé. « L’ANC (Congrès national africain, au pouvoir) se réserve le droit de présenter ces réformes et si elles ne sont pas acceptées nous n’aurons pas d’autre choix que de reconsidérer notre adhésion à la CPI », avait affirmé en juin 2015 Obed Bapela, ministre adjoint des Affaires traditionnelles.

L’Afrique et la CPI au bord du divorce 

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La décision de l’Afrique du Sud vient s’ajouter à celle du Burundi. Le 18 octobre, Pierre Nkurunziza avait promulgué la loi portant retrait du Burundi du Statut de Rome.

La CPI est confrontée à une fronde grandissante des chefs d’État africains. Accusation de néocolonialisme, mandats d’arrêts contre Omar el-Béchir, procédure contre Uhuru Kenyatta, prédominance d’affaires concernant le continent… La liste des griefs n’a cessé de s’allonger au fil des années.

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Lors du 26e sommet de l’Union africaine en janvier dernier, les chefs d’État africains avaient d’ailleurs adopté la proposition kényane d’élaborer « une feuille de route pour un retrait de la CPI » pour les 34 États africains faisant partie de l’organisme, malgré les réserves du Burkina Faso ou de la Côte d’Ivoire.

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