Soudan du Sud : un journaliste enlevé en juin dernier retrouvé mort

Reporters Sans Frontières (RSF) a annoncé mercredi qu’Isaac Vuni, un journaliste enlevé en juin dernier, a été retrouvé mort dans le sud du pays. L’ONG appelle les autorités à éclaircir les circonstances de ce meurtre.

Le président Salva Kiir en compagnie de l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, à Djouba le 4 septembre 2016.

Le président Salva Kiir en compagnie de l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, à Djouba le 4 septembre 2016.

Publié le 28 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Son corps a été retrouvé dans une ferme près du village de Kerepi, dans le sud du pays. Isaac Vuni, un journaliste sud-soudanais enlevé en juin dernier, a donc été assassiné, dénonce mercredi Reporters Sans Frontières.

Ce journaliste indépendant avait été kidnappé avec son frère alors qu’ils se trouvaient dans la maison familiale, le 4 juin dernier. Selon le communiqué de RSF reprenant une information du site South Sudan Liberty News, les kidnappeurs portaient des uniformes du « Tiger Battalion », la garde du président Salva Kiir, dont des éléments sont stationnés dans les environs.

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Selon l’organisation de défense des journalistes, Vuni aurait été tué peu après son enlèvement, qui n’a pas été revendiqué. Son frère n’a pas été retrouvé. « RSF condamne l’assassinat du journaliste Isaac Vuni et demande aux autorités d’ouvrir une enquête afin d’identifier et traduire en justice les responsables de ce crime ignoble », a déclaré Cléa Kahn Sriber, responsable du bureau Afrique de RSF.

« Au moment de l’enlèvement, les autorités se sont distinguées par leur absence de réaction, ce silence ne peut plus durer. Il doit être mis un terme à l’impunité généralisée qui règne dans le pays et qui rend ce type d’exactions possibles », a-t-elle ajouté.

Arrêté à plusieurs reprises par le régime

Isaac Vuni, qui a souvent travaillé pour le Sudan Tribune, avait déjà été arrêté à Djouba en 2009, pour avoir écrit que des membres du gouvernement et de l’armée étaient impliqués dans un scandale financier. Il avait à nouveau été arrêté et détenu au secret dans un poste de police de la capitale entre le 28 mars et le 2 mai 2011, dans le cadre d’une répression contre les journalistes sud-soudanais.

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Depuis le début de l’année, et plus encore depuis les combats meurtriers à Djouba du 8 au 11 juillet, les journalistes et défenseurs des droits de l’homme sont particulièrement visés par les autorités et nombre d’entre eux vivent dans la clandestinité ou ont choisi l’exil. RSF a déjà dénoncé les cas de George Livio, emprisonné depuis près de deux ans sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui, et d’Alfred Taban, détenu au secret pendant 13 jours en juillet et août.

Sept journalistes ont été tués au Soudan du Sud pour la seule année 2015, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le Soudan du Sud est classé à la 140e place sur 180 pays, en baisse de 15 places par rapport à 2015, dans le classement 2016 de la liberté de la presse de RSF.

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