Tchad : à N’Djamena, les étudiants se mobilisent pour leurs bourses d’études

Suppression des bourses, réduction drastique des primes allouées aux agents de l’État : la colère gronde chez les étudiants tchadiens, qui se sont à nouveau mobilisés mercredi à N’Djamena. Selon le syndicat étudiant, une trentaine d’arrestations ont eu lieu, un bilan que n’ont pas confirmé les autorités.

Vue de la Place de la Nation. à N’Djamena, capitale du Tchad. © Abdoulaye Barry/ Jeune Afrique

Vue de la Place de la Nation. à N’Djamena, capitale du Tchad. © Abdoulaye Barry/ Jeune Afrique

Publié le 29 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Une manifestation interdite par le ministère de l’Intérieur, qui avait prohibé mardi 27 septembre tout rassemblement dans l’ensemble du pays.

Cette décision avait été prise au lendemain d’un premier rassemblement, pendant lequel quatre étudiants avaient été arrêtés. Mardi, trois autres personnes avaient également été interpellées, affirment des représentants des syndicats étudiants. Parmi eux, le président de l’Union nationale des étudiants du Tchad (Unet), libéré mercredi midi.

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Des interpellations qui n’ont pas empêché une nouvelle mobilisation mercredi 28 septembre. Les étudiants se sont à nouveau rassemblés en nombre dans l’université de la capitale, décidés à battre le pavé pour protester contre la suppression des bourses d’études.

« Nous ne reculerons pas sur la bourse d’études »

Mais face à l’interdiction du ministère de l’Intérieur et à l’intervention des forces de l’ordre, le défilé n’a pas eu lieu. « Les étudiants ont rapidement été dispersés et des débordements ont ensuite eu lieu », raconte Barka Gael, représentant de l’Unet dans la ville de Biltine, venu à N’Djamena pour protester pacifiquement contre la suppression des bourses d’études.

« Sans cette bourse annuelle de 360 000 francs CFA [557 euros], il est très difficile de poursuivre des études », explique cet étudiant en architecture âgé de 25 ans. Après la manifestation, le syndicat étudiant a fait état d’une trentaine d’arrestations, un bilan que les autorités n’ont pas confirmé.

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« Le Premier ministre avait dit qu’il nous recevrait, mais la rencontre a été annulée. Depuis les arrestations, il y a eu rupture du dialogue. Nous sommes prêts à le reprendre quand nos camarades seront libérés, mais nous ne reculerons pas sur la bourse d’études », explique Barka Le Roi, président de l’Unet contacté par téléphone après sa libération.

Grogne sociale 

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Depuis la rentrée, les établissements scolaires tournent au ralenti. Collèges et lycées publics sont restés fermés dans la capitale, pendant que les étudiants ont organisé le blocage des universités.

Une grogne sociale qui affecte plusieurs secteurs de la fonction publique. En cause, les seize mesures d’austérité adoptées le 31 août, quelques semaines après l’investiture d’Idriss Déby Itno à un cinquième mandat. Parmi elles, la « révision des critères d’attribution des bourses des étudiants », ou encore la réduction de 80% des indemnités des agents de l’État. Des mesures qui font bondir les syndicats, qui promettent de ne pas en rester là.

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