Nigeria : Shell coupe les vannes d’un oléoduc « vital » dans le Delta

La compagnie pétrolière Shell a coupé lundi les vannes d’un important oléoduc-gazoduc dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud du Nigeria, en raison d’un incendie sur les conduits d’approvisionnements, a annoncé un porte-parole de la compagnie.

Un employé de Shell devant le site de Port Harcourt au Nigéria, le 30 septembre 2015. © FLORIAN PLAUCHEUR/AFP

Un employé de Shell devant le site de Port Harcourt au Nigéria, le 30 septembre 2015. © FLORIAN PLAUCHEUR/AFP

Publié le 26 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Un feu a été observé sur le Trans Niger Pipeline, au niveau de Gio dans l’Ogoni Land », a déclaré Joseph Obari. Shell Petroleum Development Company a donc interrompu le service par mesure de précaution pendant le cours d’une enquête qui devrait déterminer si l’incendie est d’origine criminelle, dans un contexte où les attaques de groupes rebelles contre des installations pétrolières se sont multiplié ces derniers mois.

L’oléoduc-gazoduc Trans Niger Pipeline transporte près de 180 000 barils de brut par jour au terminal d’exportation de Bonny. Selon le site internet de Shell, le Trans Niger Pipeline est « une infrastructure d’approvisionnement en gaz liquide, vital pour la production d’énergie domestique de la centrale Afam VI, et pour les exportations de gaz ». Les centrales électriques du Nigeria, qui fonctionnent à plus de 80% au gaz naturel, n’arrivent plus à fournir de l’énergie au pays, qui souffre d’une grave et pour le moins paradoxale pénurie énergétique.

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Fin du cessez-le-feu

Samedi dernier un autre oléoduc approvisionnant le terminal de Bonny avait été attaqué par un groupe armé. Se faisant appeler  » les Vengeurs du Delta du Niger », ce groupe rebelle demande une meilleure redistribution des revenus dans la région du Delta, et a lancé des attaques ciblées contre plusieurs infrastructures pétrolières importantes depuis le mois de février 2016.

Les Vengeurs du Delta ont rompu samedi le cessez-le-feu mis en place avec les autorités il y a quelques semaines, estimant se faire « berner » dans les pourparlers avec le gouvernement nigérian. La région pétrolifère du sud du Nigeria fait l’objet d’attaques régulières de plusieurs groupes armés très organisés, en plus des sabotages artisanaux.

Baisse significative de la production de pétrole

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En août, l’armée a lancé l’opération Sourire de Crocodile, près de la ville pétrolière de Warri, pour tenter d’endiguer ces attaques. A cause des sabotages, la production de pétrole est passée de 2,1 millions de barils par jour au premier trimestre à 1,7 million actuellement, faisant perdre au Nigeria sa place de premier exportateur de pétrole en Afrique au profit de l’Angola. La semaine dernière pourtant, le gouvernement nigérian avait affirmé que le pays reprendrait sa première place, grâce à la réouverture des terminaux de Qua Iboe et Forcados, détruits en juin par les Vengeurs du Delta du Niger et qui fournissent 540 000 barils de pétrole par jour à l’exportation.

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