Risque de génocide au Burundi : Pierre Nkurunziza et ses partisans vent debout contre le rapport de l’ONU

Depuis la publication par des enquêteurs de l’ONU d’un rapport accusant le gouvernement d’être responsable de graves violations des droits de l’homme et mettant en garde contre la possibilité d’un génocide, des manifestations sont organisées quotidiennement à Bujumbura. Le président Pierre Nkurunziza s’est fendu d’une quarantaine de tweets ce samedi pour critiquer les Nations unies et défendre son action à la tête de l’État.

Le président burundais Pierre Nkurunziza et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, lors d’une conférence de presse à Bujumbura, le 23 février 2016. © AP/SIPA

Le président burundais Pierre Nkurunziza et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, lors d’une conférence de presse à Bujumbura, le 23 février 2016. © AP/SIPA

Armel Bukeyeneza

Publié le 26 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Que ce soit au travers de manifestations ou de campagnes sur les réseaux sociaux, Bujumbura n’en a pas fini de balayer d’un revers de main et par tous les moyens le récent rapport des enquêteurs des Nations unies sur les droits de l’homme au Burundi.

« Burundi one nation »

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À ce jour, la plus grande mobilisation a eu lieu ce samedi 24 septembre : sous escorte des forces de l’ordre, plus d’un millier de manifestants, parmi lesquels se trouvaient certaines hautes autorités, ont envahi les rues de la capitale, scandant des slogans hostiles aux enquêteurs, derrière une grosse pancarte portant un message en anglais : Burundi one nation, one language, genocide will never happen (« Le Burundi forme une seule nation, ne partage qu’une langue, aucun génocide ne pourra y être perpétré », ndlr).

Offensive de Nkurunziza 

Presque au même moment, les internautes ont eu droit à une quarantaine de tweets du chef de l’État, Pierre Nkurunziza : « Nous leur [l’ONU, ndlr] avons expliqué de façon rationnelle, légalement, socialement, humainement, qu’il n’y aura jamais plus (sic) de génocide au Burundi… Pourtant ils reviennent avec la même pancarte : « Génocide au Burundi ». Surtout quand c’est le moment des grandes rencontres internationales », a-t-il lancé dans deux tweets qui se succèdent après avoir rappelé que « la vérité triomphe, même seul face au monde ».

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« Un rapport mensonger »

Sans plus attendre, Thérence Ntahiraja, assistant du ministre de l’Intérieur, a tenu un discours similaire devant les manifestants : « ces enquêteurs ont rassemblé uniquement les témoignages de l’opposition radicale. Le rapport ne contient rien sur les jeunes qui se sont désolidarisés des malfaiteurs. Ce n’est que du mensonge… Nous demandons aux Nations unies de ne pas prendre en compte ce rapport ».

Sorti le 20 Septembre dernier, le rapport alerte sur de possibles crimes contre l’humanité commis entre le 15 avril 2015 et le 30 juin 2016 et met en garde contre un risque de génocide.

Le Burundi au cœur des débats à Genève

Ce lundi 26 septembre, à Genève, lors de la 33ème session des droits de l’homme, la situation au Burundi est au cœur des débats entre experts des Nations unies, activistes et délégation du gouvernement.

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