
Muhammadu Buhari en mai 2016. © Dan Kitwood/AP/SIPA
Ce jeudi 8 septembre donne le coup d'envoi d'une campagne où chaque citoyen nigérian est appelé à l'exemplarité. Une "campagne de réorientation" lancée par le président Buhari mais qui n'a pas été du goût de tous les Nigérians.
C’est de sa villa présidentielle à Abuja, où nombre de personnalités politiques de haut rang se sont rassemblées, que le président accuse ni plus moins ni moins les Nigérians d’être « indisciplinés », et les implore de perdre leur « mauvaises habitudes de défier les lois ».
Costume du père de la nation
Une événement que Muhammadu Buhari a manifestement bien préparé, à grand renfort de clips promotionnels. « Je ne vendrai pas mon corps pour avoir mes examens », lance une étudiante dans une vidéo, faisant ainsi référence à la lutte contre la corruption dont il s’est fait le chantre depuis l’élection présidentielle de 2015. Avant que le président prenne la parole, d’un ton paternaliste : « Chacun de nous doit changer la manière dont on faisait les choses avant », a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas croiser les bras et accepter que les choses se fassent à l’ancienne. »
« La campagne est officiellement lancée le 8 septembre 2016 »
Incrédulité
Symbolisé sur les réseaux sociaux par le hashtag #ChangeBeginsWithMe, l’initiative a provoqué davantage de railleries ou d’incompréhension que de mobilisation et d’approbation de la part des Nigérians. Florilège de Tweets:
« Ils ont promis un changement pour le meilleur mais ils disent maintenant que le changement commence avec moi. Nigérians, pouvez-vous me dire pourquoi avoir voté pour ces caméléons? »
« Le président n’a pas l’autorité morale pour demander aux Nigérians de faire quoi que ce soit. »
« Ce changement est censé apaiser les Nigérians et leur donner envie d’être patient et patriotique? Blague. »
« Ce sera leurs excuses s’ils ne parviennent pas à réaliser ce qu’ils ont promis »
« Un sac de riz est vendu entre 18 000 et 20 000 NGN. Et vous êtes en train de nous dire que le changement commence avec vous. Comment pouvez-vous changer cela? »