France : pour François Fillon, la colonisation s’apparente à un « partage de la culture »

À l’occasion d’un discours prononcé dimanche dans son fief de Sablé-sur-Sarthe, le candidat à la primaire Les Républicains pour l’élection présidentielle a affirmé au sujet de l’enseignement de l’histoire de la colonisation à l’école que la France n’était « pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique ». Une déclaration qui a déclenché la polémique.

L’ancien Premier ministre François Fillon a déclaré que la France n’était « pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique ». © Jacques Brinon/AP/SIPA

L’ancien Premier ministre François Fillon a déclaré que la France n’était « pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique ». © Jacques Brinon/AP/SIPA

Publié le 31 août 2016 Lecture : 1 minute.

À droite toute, tel semble être le mot d’ordre parmi les grands noms des Républicains. Après les sorties sulfureuses de Nicolas Sarkozy de ces derniers jours, c’est au tour de François Fillon, son ancien Premier ministre, de susciter la polémique. Pour ce faire, il aura suffi de quelques mots au candidat à la primaire à droite :  » Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord. »

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Une phrase prononcée dimanche lors d’un discours à Sablé-sur-Sarthe, qui fait forcément écho à la loi de 2005 passée sous Jacques Chirac et à la notion de « rôle positif » de la colonisation qui avait suscité de vives réactions à l’époque.

Un projet de réforme des programmes scolaires

Pour remettre ces déclarations dans leur contexte, François Fillon dissertait alors sur son projet de refonte des programmes scolaires, notamment en matière d’histoire, l’élu estimant que les manuels apprenaient aux élèves à avoir « honte » de leur pays. « Je veux traquer toutes les démissions de la société française et d’abord celle de l’école », a-t-il martelé à cette occasion.

Dans la foulée, l’ancien chef du gouvernement français a repris les mêmes références que Marion Maréchal-Le Pen dans un de ses discours en décembre dernier, en évoquant le « baptême de Clovis à Reims « , comme le souligne le site de l’Express. Concluant cette envolée par une affirmation qui lance le débat sur la nature et le rôle de l’Histoire: « Les enseignants ne doivent plus être obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations. Faire douter de notre Histoire, cette instruction est honteuse ! »

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Lyrisme échevelé

Un lyrisme qui atteint son paroxysme lorsque le député de Paris parle de « récit national », qu’il considère comme devant être « une Histoire faire d’hommes et de femmes, de symboles, de lieux, de monuments, d’événements qui trouve un sens et une signification dans l’édification progressive de la civilisation singulière de la France ».

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