France : le Conseil d’État suspend l’arrêté « anti-burkini » de Villeneuve-Loubet

La plus haute juridiction administrative française a suspendu vendredi l’arrêté municipal de Villeneuve-Loubet (sud de la France) interdisant la plage aux femmes portant le burkini.

Une femme (de dos) portant un burkini sur une plage (image d’illustration). © AP/SIPA

Une femme (de dos) portant un burkini sur une plage (image d’illustration). © AP/SIPA

Publié le 26 août 2016 Lecture : 1 minute.

L’arrêté – dit arrêté « anti-burkinis » – pris par la municipalité Villeneuve-Loubet, pour interdire l’accès à la plage à toute personne n’ayant pas une tenue correcte est devenu en quelques jours l’objet d’un vif débat national. Après les requêtes déposées par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) à la suite d’une ordonnance en référé rendue le 22 août par de juges du tribunal administratif de Nice, les juges du Conseils d’État se sont finalement prononcé contre cet arrêté qualifié de « liberticide » par ses détracteurs. La décision du Conseil d’État concernant l’arrêté de Villeneuve-Loubet est une décision de principe, ce qui signifie qu’en cas de recours, les autres arrêtés en vigueur dans 30 autres communes françaises seront eux aussi cassés par le Conseil d’État.

Contactée par Jeune Afrique quelques heures avant cette décision, Hanane Karimi, doctorante en sociologie et  l’une des figures françaises du féminisme musulman, exprimait son inquiétude : « La décision du Conseil d’État attendue aujourd’hui est très importante car il s’agit d’arrêtés liberticides, en opposition aux libertés fondamentales qui devraient être garanties constitutionnellement en France : celle de croire et de pratiquer. On est face à un enjeu grave. Il est hypocrite de penser qu’on sauverait des femmes musulmanes citoyennes ou non en les excluant au nom des valeurs de la République, c’est paradoxal et dangereux. » Et de dénoncer les amalgames : « Il y a un glissement sémantique très dangereux : les femmes voilées orthodoxes seraient des islamistes. Quand on est attaqué par Daesh comme l’est la France, faire l’amalgame entre les musulmans qui sont visiblement pratiquants et des terroristes, c’est dangereux pour la cohésion nationale, pour la cohésion sociale, c’est créer du désordre public. »

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires