Kenya : bras de fer autour de la dissolution du Comité national olympique

Le ministre des Sports Hassan Wario, sous pression suite aux nombreux scandales et cafouillages qui ont miné la délégation kényane aux jeux de Rio, a annoncé jeudi la dissolution du Comité national olympique, qui a aussitôt opposé une fin de non recevoir indiquant que le gouvernement n’en avait pas le pouvoir.

Le ministre kényan des Sports Hassan Wario en conférence de presse le 13 mai 2016 à Nairobi. © JOHN MUCHUCHA/AFP

Le ministre kényan des Sports Hassan Wario en conférence de presse le 13 mai 2016 à Nairobi. © JOHN MUCHUCHA/AFP

Publié le 26 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« Je dissous le Comité national olympique (NOCK) avec effet immédiat et transfère les responsabilités de ses membres à Sport Kenya », une organisation gouvernementale fondée en 2013, a déclaré le ministre des Sports Hassan Wario lors d’une conférence de presse à Nairobi. Ce dernier a par ailleurs chargé Sport Kenya de fixer un calendrier pour l’élection des nouveaux membres du NOCK.

« Les allégations à l’encontre du Comité national olympique sont une menace immense envers la stabilité et la réputation des Jeux Olympiques dans le pays », a ajouté le ministre des sports. Une manière pour Hassan Wario de détourner les vives critiques dont il a été l’objet ces derniers jours du fait de la gestion chaotique de la délégation kényane aux JO.

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Fin de non recevoir

« Nous ne quitterons pas nos bureaux et en ce qui nous concerne, nous sommes toujours en fonction », a aussitôt avancé le secrétaire général du NOCK, Francis Paul.  Ce dernier a fait savoir pendant la conférence de presse que son organisation dépendait du Comité international olympique (CIO) et non du gouvernement, et que par conséquent, celui-ci n’avait aucun pouvoir de dissolution sur le NOCK.

Le gouvernement kényan a ordonné le 18 août l’ouverture d’une enquête, notamment sur le vol présumé de certaines tenues sportives officielles et la présence, dans la délégation, d’officiels aux fonctions obscures, vraisemblablement désireux de passer quelques jours tous frais payés du côté de Copacabana.

Des cafouillages administratifs ont également émaillé la participation kényane aux JO. Lors du départ de l’équipe olympique depuis l’aéroport de Nairobi, aucun billet d’avion n’avait par exemple été réservé pour le champion du monde du lancer du javelot, Julius Yego, futur médaillé d’argent à Rio.

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Plusieurs soupçons de dopage

Hassan Wario, dont plusieurs députés réclament la démission, a été convoqué mercredi au Département des enquêtes pénales (DCI) pour être interrogé.

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Les athlètes kényans font la fierté du pays à l’international. Mais cette mauvaise gestion de l’équipe olympique est une nouvelle épine dans le pied de l’athlétisme kényan affaibli depuis plusieurs années par des accusations de dopages. Au début des Jeux de Rio, le Kenya avait dû renvoyer le manager de l’équipe olympique d’athlétisme, ainsi qu’un entraîneur, en raison d’accusations liées au dopage.

L’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a d’ailleurs décidé que quelques jours avant les JO 2016 de retirer le Kenya de sa liste des pays « non conformes », et ce à la suite de l’adoption d’une nouvelle loi antidopage que les autorités ont révisé à plusieurs reprises dans l’urgence.

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