Éthiopie : le marathonien Feyisa Lilesa ne rentrera pas au pays, estime son agent

L’athlète Feyisa Lilesa, médaillé d’argent du marathon des jeux Olympiques, ne rentrera pas en Éthiopie en dépit des assurances des autorités qu’il ne serait pas puni après ses critiques à l’encontre de la politique menée par le gouvernement, a estimé son agent mardi.

L’Éthiopien Feyisa Lilesa, médaillé d’argent  en marathon aux Jeux olympiques de Rio, le 21 août 2016. © Luca Bruno/AP/SIPA

L’Éthiopien Feyisa Lilesa, médaillé d’argent en marathon aux Jeux olympiques de Rio, le 21 août 2016. © Luca Bruno/AP/SIPA

Publié le 23 août 2016 Lecture : 2 minutes.

À l’arrivée à Addis-Abeba de la délégation des athlètes éthiopiens lundi soir, un journaliste de l’AFP présent à l’aéroport a constaté que Lilesa n’était pas dans l’avion. « Je ne pense pas qu’il reviendra en Éthiopie. Il y a beaucoup de gens qui disent que ce ne serait pas bon pour lui », a pour sa part confié son agent Federico Rosa.

Ce dernier qui vit en Italie et s’occupe de Lilesa depuis trois ans ne sait pas ce que prévoit le sportif dans l’immédiat, après un séjour à Rio à l’issue des jeux Olympiques. « Je ne peux rien dire de certain car je ne lui ai pas parlé depuis une conversation très courte que nous avons eue juste après sa course », a-t-il expliqué mardi 23 août alors que plusieurs médias évoquent une demande d’asile aux États-Unis.

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Interrogé sur le sujet, le département d’État américain n’a pas souhaité commenter cette éventuelle demande d’asile, mais a souligné son attachement à ce que  » tous les gouvernements respectent le droit à la liberté d’opinion ».

Dimanche, le marathonien avait franchi la ligne d’arrivée en deuxième position avec les bras croisés au-dessus de sa tête, comme s’ils étaient ligotés, un geste utilisé lors de récentes et importantes manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées en Éthiopie.

Il avait ensuite récidivé lors de la cérémonie de remise des médailles et déclaré en conférence de presse craindre un retour au pays après sa protestation « contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos », une des deux principales ethnies du pays dont il est issu.

« Si je retourne en Éthiopie, peut-être qu’ils vont me tuer »

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À Rio, Feyisa Lilesa avait affirmé avoir « des proches en prison au pays ». « Si vous parlez de démocratie, ils vous tuent. Si je retourne en Éthiopie, peut-être qu’ils vont me tuer, ou me mettre en prison », avait-il ajouté. « C’est très dangereux dans mon pays. Peut-être que je devrais aller dans un autre. Je manifestais pour tous les gens qui ne sont pas libres ».

Sur place, les responsables sportifs éthiopiens ont félicité les membres de l’équipe olympique, sans citer la médaille d’argent de Lilesa, une des huit remportées par l’Éthiopie. Ils ont par ailleurs refusé de répondre aux questions concernant l’athlète. Lundi, le gouvernement avait assuré que Feyisa Lilesa ne serait pas inquiété pour ses prises de position.

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