Législatives en Côte d’Ivoire : de quelle transhumance parle la CEI ?

Vendredi, la Commission électorale indépendante (CEI) a remis aux partis politique la liste électorale 2016 en vue des prochaines élections législatives. Son vice-président en a profité pour appeler les diverses formations à lutter contre le « phénomène de la transhumance ». Explications.

Préparation des bulletins de vote dans un bureau d’Abidjan, dimanche 25 octobre 2015. © Schalk van Zuydam / AP / SIPA

Préparation des bulletins de vote dans un bureau d’Abidjan, dimanche 25 octobre 2015. © Schalk van Zuydam / AP / SIPA

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Publié le 23 août 2016 Lecture : 1 minute.

De g. à dr. : Daniel Kablan Duncan, Mabri Toikeusse, Patrick Achi, Hamed Bakayoko, Pascal Affi N’Guessan, Amadou Gon Coulibaly, Jeannot Ahoussou-Kouadio, Maurice Kakou Guikahué. Assis, de g. à dr. : Guillaume Soro et Adama Bictogo. © ILLUSTRATION LAURENT BLACHIER POUR JA (PHOTOS VINCENT FOURNIER/JA ; ISSOUF SANOGO/AFP ; OLIVIER/JA ; BRUNO LEVY/JA)
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Législatives ivoiriennes : en ordre de bataille

Plus de mille candidats, dont beaucoup d’indépendants, retour du FPI, alliance RDR-PDCI… Ce 18 décembre, les premières élections de la toute jeune IIIe République vont redistribuer les cartes. Et esquisser le futur politique du pays.

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Cette liste électorale provisoire comprend 6 439 876 d’électeurs, dont 3 259 270 d’hommes et 3 180 606 de femmes, contre 6 300 142 en 2015. Selon le calendrier de la Commission électorale indépendante (CEI), l’affichage de la liste est prévu du 20 au 27 août et du 29 au 4 septembre. Suivront, ensuite, les réclamations et les résultats prévus le 19 septembre au plus tard. La date précise des élections législatives n’est pas encore connue, mais elles auront lieu avant le 20 novembre.

Le 20 août, lors de la remise de la liste aux partis politiques, le vice-président de la CEI, Gervais Coulibaly, a invité les partis politiques à aider à trouver une solution pour mettre fin à la transhumance des électeurs. « Ce phénomène a pris une telle importance qu’il nous faut le résoudre rapidement, parce que ça fausse les données géographiques et ça a des conséquences énormes sur les statistiques. J’aimerais vous demander, partis politiques de nous aider à trouver la solution amiable à ce problème », a-t-il déclaré.

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Une pratique courante

Si la transhumance politique, qui voit des hommes politiques changer de parti au gré des élections, est régulièrement dénoncée, celle des électeurs changeant de circonscription d’un scrutin à un autre l’est moins. Les cas, nombreux, sont le plus souvent justifiés par des changements d’état civil (mariage, déménagement).

Mais il existe des abus. « Certains politiciens vont chercher des électeurs qui leur sont favorables dans certaines circonscriptions et leur demandent de s’inscrire dans celle dans laquelle ils se présentent. C’est une pratique très répandue », explique un membre de la CEI.

Sauf que cette année, les cas recensés ont explosé : 244 680 électeurs ont ainsi changé de circonscriptions depuis les précédentes élections. Et parfois, la ficelle est bien trop grosse. C’est le cas du Plateau, à Abidjan, où ont compte 23 607 cas. « Il y a plus de 30 000 électeurs pour près de 8000 habitants. C’est trop gros », peste notre source à la CEI.

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Si la Commission a appelé les formations politiques à l’aide, beaucoup estiment que seule une loi permettra d’endiguer le phénomène.

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