Tunisie : Ennahdha exprime ses réserves sur le gouvernement d’union nationale

Le parti islamiste Ennahdha, première force politique au Parlement tunisien, a indiqué dimanche avoir quelques réserves sur la composition du gouvernement d’union, auquel il devrait toutefois accorder sa confiance.

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed au palais présidentiel à Tunis, le 3 août 2016. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed au palais présidentiel à Tunis, le 3 août 2016. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 22 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Le conseil de la Choura, la plus haute instance du mouvement, s’est réuni dimanche 21 août près de Tunis, au lendemain de l’annonce de cette liste par le Premier ministre désigné, Youssef Chahed.

La confiance devrait être accordée 

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Après plusieurs heures de discussions, Abdelkarim Harouni, président d’Ennahdha, a lancé quelques avertissements : « Nous avons quelques réserves et observations à transmettre au chef du gouvernement désigné », a-t-il déclaré à la presse. Avant d’ajouter : « Nous n’accepterons aucun soupçon de corruption (parmi les membres du gouvernement), ni aucune personnalité qui pratiquerait l’exclusion envers Ennahda ou une autre partie ».

Si le ton s’est voulu ferme, les réserves du parti ne devraient pas l’empêcher d’accorder la confiance au nouveau gouvernement, a souligné le président d’Ennahdha. « Nous n’irons pas jusqu’à refuser en bloc le gouvernement », a affirmé le responsable, selon qui le groupe parlementaire fera connaître sa position précise (sur le vote) ultérieurement.

Ennahdha présent dans le nouveau gouvernement 

Deux ministres d’Ennahdha (Zied Ladhari et Imed Hammami) figurent dans la nouvelle équipe, contre un seul auparavant. Abdelkarim Harouni a même cité un troisième représentant en la personne d’Anouar Mâarouf, le nouveau ministre des Technologies de la communication et de l’Économie numérique. »Ennahdha compte par ailleurs trois secrétaires d’État à son actif », a-t-il ajouté.

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Youssef Chahed, 40 ans, a été désigné le 3 août par le président Béji Caïd Essebsi pour former le gouvernement d’union nationale que le chef de l’État avait appelé de ses vœux deux mois plus tôt.

Mécontentement d’Afek Tounes

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Ce nouveau cabinet doit encore obtenir la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). La date du vote doit être fixée ce lundi par l’ARP. Le soutien d’Ennahdha sera indispensable à cette nouvelle formation : avec 69 députés (sur 217), le parti islamiste constitue la première force du Parlement, depuis une scission en début d’année au sein du parti Nidaa Tounes, auquel appartient Youssef Chahed.

La précédente coalition, dont les résultats étaient jugés insuffisants après 18 mois, était constituée de Nidaa Tounes, Ennahdha, ainsi que du parti Afek Tounes (libéral) et de l’Union patriotique libre (UPL).

L’UPL est absente de la nouvelle équipe gouvernementale. Quant à Afek, qui y compte deux ministres, il a affiché dimanche soir son mécontentement et demandé au Premier ministre désigné de revoir sa copie. « Le gouvernement dans sa forme actuelle n’est pas acceptable », a écrit sur son compte Twitter Zeineb Turki, l’une des responsable d’Afek.

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