Côte d’Ivoire : neuf millions de dollars pour augmenter la productivité et les revenus des cacaoculteurs

Une filiale de la Banque mondiale et le chocolatier Barry Callebaut sont à l’initiative des programmes de formation et d’aides à l’acquisition d’intrants agricoles. Objectif: tirer à la hausse la productivité et les revenus de quelque 100 000 exploitations de fèves d’ici 2020.

Cacaoyer © Nabil ZORKOT pour les Éditions du Jaguar

Cacaoyer © Nabil ZORKOT pour les Éditions du Jaguar

Publié le 19 août 2016 Lecture : 2 minutes.

La Société financière internationale (SFI), la filiale d’investissement de la Banque mondiale, Barry Callebaut, le fabricant suisse de chocolat et Netherlands Sustainable Trade Initiative, l’organisation basée à Utrecht qui promeut des principes de croissance durable dans plusieurs secteurs économiques, investissent dans la fève de cacao ivoirienne.

Tous trois annoncent, jeudi 18 août, l’installation d’une facilité de crédit de 9 millions de dollars qui couvrira des apports en nature, en formation ou en achats d’intrants agricoles, selon un communiqué de la SFI.

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De la formation dans la taille des arbres

Cette facilité doit atteindre 100 000 producteurs de fèves de cacao, dans un pays où les exploitations sont encore majoritairement familiales et limitées en taille entre 1 et 5 hectares — à quelques exceptions près comme le français Touton et sa Société agricole de l’Ouest (SAO) qui exploite 1 700 hectares, ou le projet agro-industriel du belge KKO International.

« Deux programmes en faveur de la productivité seront mis en œuvre. L’un apportera de la formation dans la taille des arbres et la préservation des récoltes », indique la Netherlands Sustainable Trade Initiative, dans une seconde communication. Ces interventions seront assurées par des salariés de Barry Callebaut.

Le groupe suisse, présent du sourcing des fèves jusqu’à la fabrication des produits chocolatés, compte une capacité de broyage de 190 000 tonnes annuelles en Côte d’Ivoire et s’est investi dans la formation avec le financement d’un centre de formation à Pacobo dans le département de Tiassalé, au sud du pays.

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Des aides à l’achat

Un second volet de la facilité de crédit concernera l’aide à l’achat d’engrais ou à la location de tracteurs. Advans, la société luxembourgeoise de micro-finance dotée de plusieurs filiales africaines, est également associée à l’opération : « les agriculteurs seront invités à ouvrir des comptes bancaires et à y conserver une partie de la valeur du crédit qui leur sera concédé ».

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L’objectif est, à terme, de pouvoir raccrocher les cacaoculteurs au secteur bancaire local où ils pourraient financer leurs opérations. L’effet de levier ainsi escompté est de 24 millions de dollars, avec des hausses moyenne de revenus de +23% attendues pour les producteurs, selon les chiffres revendiqués par les trois fondateurs de la facilité de crédit.

La production de fèves en Côte d’Ivoire, la première au monde, a atteint 1,8 million de tonnes en 2014-2015.

Côté SFI, 1,7 milliard de dollars d’investissements sur la période 2016-2020 dans les domaines de l’agriculture, de l’électrification rurale, de l’eau potable, de la santé et de la transformation du cacao et de l’anacarde (noix de cajou) avaient été annoncés en février par le directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, Pierre Laporte.

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