Pour l’Algérie, l’adhésion du Maroc à l’Union africaine ne peut pas dépendre de la suspension de la RASD

Abdelkader Messahel, ministre algérien des affaires maghrébines et africaines et de la ligue arabe, a réagi mercredi à la demande du royaume du Maroc de réintégrer l’UA, soutenue par 28 États africains qui demandent par là même le retrait de la RASD. Évoquant les statuts de l’organisation, il a indiqué que cette adhésion ne peut pas être soumise à condition.

Le ministre algérien chargé du Maghreb et de l’Union africaine lors d’une conférence de presse à Rome  le 8 avril 2015. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Le ministre algérien chargé du Maghreb et de l’Union africaine lors d’une conférence de presse à Rome le 8 avril 2015. © Alessandra Tarantino/AP/SIPA

Publié le 21 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Pour l’Algérie, il s’agit « d’une adhésion » et non « d’un retour », considérant que le retrait du Maroc en 1984 en protestation contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) s’est fait du temps de l’Organisation de l’union africaine (OUA), avant que celle-ci ne devienne UA . Or « un pays africain, qui veut adhérer à l’UA ne peut pas le faire sous conditions, comme le stipule l’acte constitutif de l’organisation continentale », a indiqué mercredi 20 juillet le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel, cité par l’agence officielle APS.

A Kigali, 28 États africains sur les 54 que compte l’UA ont signé une motion appelant à la réintégration du Maroc et à la suspension de la RASD, dirigée depuis le 9 juillet par Brahim Ghali.

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Suspension de la RASD ? 

« À aucun moment, l’acte constitutif de l’UA ne parle de suspension », a précisé le ministre lors d’une émission de la Chaîne 3 de la radio algérienne, ajoutant que la suspension ne se fait que dans un seul cas, lorsqu’il y a « changement anticonstitutionnel dans un pays ».

L’article 29 de l’acte constitutif de l’Union fixe les conditions de l’adhésion. Dans cet article, explique toujours le ministre algérien, un pays qui veut adhérer à l’UA doit faire une demande qui doit être remise au président de la Commission de l’UA (la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma). Lequel la distribue à tous les États membres. Si cette demande reçoit l’accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, « mais sans conditions ».

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Message royal à Bouteflika

Le 15 juillet, deux jours avant l’ouverture du sommet de l’UA, deux émissaires du roi Mohammed VI, Nasser Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères, et Yassine Mansouri, patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, service de renseignement marocain) ont rencontré le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et lui ont remis un message royal destiné au président Abdelaziz Bouteflika.

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Le Maroc voulait-il sonder son voisin algérien sur son intention de revenir au sein de l’organisation panafricaine ? D’après Messahel, le message royal avait plutôt trait « aux relations bilatérales et à la situation dans la région ».

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