Mali : un mouvement peul revendique l’attaque contre un camp militaire à Nampala

Des hommes armés ont attaqué mardi le principal camp militaire de Nampala, à 500 km au nord-est de Bamako. L’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ) affirme avoir tué plusieurs soldats.

Des militaires maliens à l’entraînement, à Koulikoro, en juillet 2013. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Des militaires maliens à l’entraînement, à Koulikoro, en juillet 2013. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Publié le 19 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

L’attaque du principal camp militaire de Nampala a été annoncée mardi 19 juillet à l’AFP par un élu local malien, un habitant et une source militaire, sans que ceux-ci donnent de détails sur l’identité des assaillants et le bilan.

Mais un responsable de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), un mouvement politico-armé dont la création par Oumar Aldjana a été annoncée en juin après des violences contre cette communauté, a revendiqué l’assaut auprès de l’agence de presse.

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« Nous revendiquons l’attaque de ce mardi contre le camp militaire de Nampala en signe de légitime défense », a déclaré Sidy Cissé, secrétaire général adjoint de l’ANSIPRJ dans une brève communication téléphonique. « De notre côté, il y a trois blessés. Chez l’ennemi, nous avons fait de nombreux morts, nous contrôlons toujours le camp », a-t-il ajouté sans plus de détails avant d’avancer un bilan de « huit morts » et « onze blessés côté armée ».

Notre drapeau flotte sur la ville depuis 6h30 heure locale

Sur son compte Facebook, le mouvement a par ailleurs publié ce message en début d’après-midi : Le mouvement « revendique par la voix de son président l’attaque de la ville de Nampala ce matin aux environs de 04h45 en légitime défense. À l’heure où je vous parle, nous contrôlons la quasi-totalité de la ville, notre drapeau flotte sur la ville depuis 6h30 heure locale. »

Cette information selon laquelle les assaillants contrôleraient toujours la ville est confirmée par des habitants de la région, joints sur place par Jeune Afrique. Ceux-ci affirmaient, en début d’après-midi (heure malienne) que les assaillants étaient toujours dans le camp et dans la ville. Les habitants ont fui ou se sont terrés dans leurs maisons.

Un responsable de l’armée a refusé de commenter le bilan des morts. De son côté, l’élu local a fait état de morts mais a précisé ignorer le bilan. Selon l’habitant et l’élu, les assaillants sont arrivés vers 9h00 à bord de véhicules très équipés au camp, qu’ils ont ensuite incendié avant d’en prendre le contrôle.

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Défense des Peuls

Certains responsables de l’ANSIPRJ sont également membres d’une association malienne de Peuls, baptisée Kawral Poulakou (Union des Peuls dans cette langue). Celle-ci avait récemment dénoncé l’assassinat de plusieurs membres de cette communauté, accusés à tort par l’armée et des milices, selon elle, d’être des jihadistes. Un groupe basé dans le centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), apparu début 2015, est dirigé par le prédicateur radical malien Amadou Koufa, un Peul.

Selon plusieurs sources locales, les témoins parlent de jihadistes. Ils évoquent un drapeau noir qui flotterait au-dessus du camp, et des assaillants ayant l’apparence de jihadistes. Or, le groupe dirigé par Oumar Aldjana n’a jamais indiqué appartenir à la mouvance jihadiste. Certains proches de M. Aldjana affirment d’ailleurs qu’il ne tombera jamais de ce côté.
Un habitant de Tenenkou, ville proche de Nampala, ayant joint des amis sur place a affirmé que les assaillants auraient détruit une dizaine de véhicules de l’armée, des pick-up et des camions.
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