France – Marathon des mots : l’Afrique et la diaspora à l’honneur à Toulouse

C’est sous le regard fier et bienveillant des Affogbolo, couple afropolitain imaginé par Pierre-Christophe Gam, que s’est ouverte la douzième édition du Marathon des mots. Cette année, le festival toulousain met l’Afrique et sa diaspora à l’honneur du 23 au 26 juin.

Affiche du Festival. © DR

Affiche du Festival. © DR

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 26 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Rencontres, débats, dédicaces… l’événement qui se réunit dans différents lieux de la ville et de sa périphérie rassemble en moyenne 100 000 participants. Parmi les invités, les écrivains incontournables que l’on retrouve à chaque événement littéraire (Alain Mabanckou, Dany Lafferière, Léonora Miano, Tahar Ben Jelloun, Boualem Sansal, Felwine Sarr, Fawzia Zouari…) et des révélations à l’image de l’Angolais Ondjaki (Les Transparents, Métailié), du Ghanéen Nii Ayikwei Parkes (Notre quelque part, Zulma), du Nigérian Chigozie Obiama ou de son compatriote Leye Andele, auteur d’un polar explosif Lagos Lady. L’occasion pour ce dernier de défendre une littérature plurielle. “Les romans policiers ou les thrillers n’ont pas encore acquis leur lettres de noblesse, regrette-t-il.  Or, à mon avis, il est plus difficile de bâtir un polar où chaque mot compte qu’un roman. Bien souvent, quand je lis des romans de 500 pages, je me dis que tout cela aurait pu tenir en 100.”
Un avis que ne partageraient sans doute pas Chigozie Obiama (Les Pécheurs) et Chinelo Okparanta (Le Bonheur, comme l’eau, Zoe). Jouant avec les mots comme avec les langues, Chigozie Obiama travaille l’anglais et les langues nigérianes. “Je suis un amoureux de la langue anglaise, confie-t-il. Parfois, j’ai envie d’écrire de manière très classique, proche de l’anglais du XIXe siècle. Mais à d’autres moments, ce peut être le yoruba ou l’igbo qui me viennent naturellement. Cela révèle notre culture hybride, celle du Nigeria actuel, création des Britanniques.”

Génération décomplexée

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“Ce qu’il faut comprendre, poursuit Chinela Okparanta, c’est que l’identité n’est pas quelque chose de figée. Mais elle s’adapte sans cesse et nous devons la construire avec ce que nous avons aujourd’hui et malgré la perte en amont. Nous avons perdu des éléments de nos cultures africaines à cause de la colonisation mais nous devons aller de l’avant et arrêter de nous penser en victimes. Nous avons fait de l’anglais une langue africaine”. Une créolisation riche de promesses qu’explore cette nouvelle génération d’écrivains, à l’écriture ciselée et totalement décomplexée.

Tout le programme du Marathon des mots ici :

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