Côte d’Ivoire – CAN 2015 : la victoire collective des Éléphants

Championne d’Afrique pour la deuxième fois de son histoire après la finale remportée aux tirs au but face au Ghana dimanche (0-0, 9-8 aux t.a.b.), la Côte d’Ivoire doit son succès à la force de son collectif où se sont fondus les talents de la génération dorée. Récit d’une épopée.

Le capitaine ivoirien Yaya Touré lève le trophée après la victoire de la Côte d’Ivoire en final © Photo AP

Le capitaine ivoirien Yaya Touré lève le trophée après la victoire de la Côte d’Ivoire en final © Photo AP

Publié le 9 février 2015 Lecture : 4 minutes.

Ce lundi 9 février, les Ivoiriens – pour ceux qui ont dormi – se sont réveillés avec un immense sourire. Les Élephants, le nom de la sélection nationale, ont remporté la deuxième Coupe d’Afrique des nations de leur histoire au bout d’une finale interminable face au Ghana dimanche soir dans le stade de Bata en Guinée équatoriale (0-0, 9-8 aux t.a.b.). La Côte d’Ivoire entre donc dans le cercle fermé des pays qui ont remporté plus d’une fois la compétition. Un club très select qui compte désormais six membres (Ghana, Égypte, RD Congo, Nigeria, Cameroun et Côte d’Ivoire).

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Copa Barry, Hervé Renard, Serey Die, Wilfried Bony, ces héros

Dans une compétition très serrée et homogène, la Côte d’Ivoire a lutté pour s’extraire du groupe D où le suspense était hitchcockien lors de la dernière journée. Avant la victoire arrachée par les Élephants face au Cameroun (1-0) grâce à un but de Max-Alain Gradel, belle surprise de ce tournoi, toutes les équipes étaient à égalité parfaite. Dans ce genre de situation où chaque infime détail peut faire pencher la balance, les joueurs d’Hervé Renard on eu le mérite d’éviter de s’exposer à un éventuel tirage au sort qui a départagé la Guinée et le Mali pour la qualification en quarts de finale. La Côte d’Ivoire a aussi survécu à un match pénible contre la Guinée (1-1) où les Élephants ont réussi à égaliser après avoir été mené au score à dix contre onze. L’expulsion de Gervinho auraient pu les couler mentalement, ils ont rebondi. "Quand on a mal débuté la première mi-temps contre la Guinée, on a toujours gardé le cap", confiait le sélectionneur Hervé Renard dimanche soir. "Il a fallu dire certaines vérités. Les joueurs ont fait beaucoup d’efforts, aujourd’hui ils sont récompensés."

La joie des supporters ivoiriens à Abidjan en vidéo

Sa victoire finale dans la CAN 2015, la Côte d’Ivoire ne l’a doit pas à un joueur en particulier. Contrairement au Ghana, où le Ghanéen André Ayew a survolé la compétition, pas un Ivoirien n’a semblé vraiment s’élever au dessus de l’équipe. C’est d’abord un collectif, très talentueux évidemment, qui a gagné. L’attaquant Wilfried Bony a endossé le rôle de sauveur en inscrivant un doublé en quarts de finale face à l’Algérie. Yaya Touré a sorti les Ivoiriens du piège tendu par la RD Congo en demi-finale en ouvrant le score d’une frappe incroyable. Et Copa Barry, le gardien remplaçant, est devenu le héros national en inscrivant le tir au but vainqueur en finale après avoir lui-même stoppé celui du gardien ghanéen Braimah. "Je ne suis pas grand, ni par le talent, ni par la taille. Mais je veux travailler et progresser. J’ai travaillé pour l’équipe, j’ai travaillé pour le groupe", déclarait les larmes aux yeux Copa Barry après la victoire des siens.

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L’attaquant ivoirien Gervinho pose avec sa médaille pour les caméras. (Photo AP)

Le déclic face à l’Algérie

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Mais c’est face aux Fennecs, présentés comme les favoris de la CAN 2015 à l’entame du tournoi, que la Côte d’Ivoire a livré son plus gros match en Guinée équatoriale (3-1). C’est contre l’Algérie que les joueurs d’Hervé Renard ont pris conscience de leur force. Dans ce quarts de finale, ils se sont appliqués à suivre les consignes de leur entraîneur :  évoluer bas sur le terrain avec un Yaya Touré dans un rôle de sentinelle devant la défense pour renforcer la solidité de l’équipe, et jouer en contre. "On a battu l’Algérie, qui est sans doute la meilleure équipe du tournoi", confiait d’ailleurs Hervé Renard après cet exploit. C’est lui qui est à l’origine de la transformation du jeu ivoirien, devenu moins spectaculaire mais plus efficace. Avec succès.

Le gardien ivoirien Copa Barry vient d’inscrire le tir au but de la victoire. (Photo AP)

Une victoire pour Didier Drogba

"Déçu de ne pas faire parti de cette aventure mais content et soulagé d’avoir arrêté à temps pour que vous puissiez grandir! Faites de ce jour, votre jour, votre victoire et le reste sera historique." Ces mots étaient écrits la veille de la finale sur Instagram par Didier Drogba, la légende ivoirienne, l’icône de la fameuse "génération dorée" qui avait pris sa retraite internationale en même temps que Didier Zokora, un autre ancien, à l’issue de la Coupe du monde 2014. Avec le triomphe face au Ghana, la plus talentueuse génération de joueur ivoiriens de tous les temps a enfin marqué l’histoire d’une encre indélébile. Gervinho, Yaya et Kolo Touré, Tiéné et les autres règnent enfin sur le toit de l’Afrique après deux défaites en finale, en 2006 et 2012. Même sans Didier Drogba à qui cette victoire appartient aussi pour l’ensemble de sa carrière. En fait, toute la Côte d’Ivoire est championne d’Afrique ce lundi 9 février. Une date qui a été déclarée "journée fériée, chômée et payée sur l’ensemble du territoire ivoirien", par le président Alassane Ouattara.

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Par Camille Belsoeur

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