Reprise du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI

Le procès de l’ex-président ivoirien et de son bras droit a repris lundi 7 mars devant la Cour pénale internationale à La Haye. Les deux hommes sont poursuivis pour crimes contre l’humanité pour leur rôle présumé dans les violences post-électorales de 2010-2011. Au programme de cette semaine : l’audition d’un nouveau témoin de l’accusation.

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

Publié le 7 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Après plus deux semaines de suspension, les audiences du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont repris à 8h30 GMT ce matin. À la barre, le nouveau témoin de l’accusation, Mohamed Sam Jichi, dit « Sam l’Africain ». Cet ancien proche de Laurent Gbagbo à la double nationalité libano-ivoirienne est le président de la Nouvelle Alliance de Côte d’Ivoire pour la Patrie (NACIP), une formation politique qui a soutenu Laurent Gbagbo pour l’élection de 2010. C’est donc un partisan de l’ancien président qui vient aujourd’hui témoigner contre lui. Il n’a d’ailleurs pas renié sa fidélité à l’accusé.

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« Je n’ai rien à cacher et je souhaiterai que tout cela soit fait dans la transparence », a déclaré d’emblée Mohamed Sam Jichi, qui s’exprimait à visage découvert et en audience publique, retransmise sur le site de Cour pénale internationale. Lorsque la cour l’a interrogé sur les raisons qui l’ont décidé à venir témoigner aujourd’hui à charge contre Laurent Ggbagbo et Charles Blé Goudé, il a répondu : « J’ai été approché par des représentants de la cour lorsque j’étais retenu à l’Hôtel La Pergola en 2013″ et d’ajouter  » je veux dire toute la vérité par respect pour les victimes et pour la réconciliation ». Selon RFI , l’audition de ce nouveau témoin devrait s’étendre sur quatre jours au moins.

Mesures de prudence

L’identité de Mohamed Sam Jichi n’a été révélée qu’une fois qu’il est arrivé à la barre, après la lecture de plusieurs mesures de sécurité s’appliquant aux témoins dans l’affaire. Une question délicate depuis la révélation par mégarde des noms de quatre témoins protégés par la Cour pénale internationale le mois dernier. Mohamed Sam Jichi était d’ailleurs l’un d’entre eux. Cette fuite lui a valu son exclusion de l’Alliance des Forces Démocratiques, la coalition d’opposition à Alassane Ouattara, composée d’une trentaine de partis dirigés par le Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan.

Cet homme d’affaires est en tout cas le cinquième témoin des 138 prévus à la barre dans le dossier d’accusation, composé également d’un millier de pièces à conviction. Elles visent à démontrer, selon la procureure « que pour se maintenir à tout prix au pouvoir, Laurent Gbagbo a planifié et ordonné une série d’attaques meurtrières, menées par une organisation composée de forces de sécurité, milices, mercenaires et mouvements de jeunes. »

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Du côté de la défense, les avocats de Laurent Gbagbo dénoncent une vision partiale de la crise, accusant Alassane Ouattara d’avoir pris le pouvoir par la force, avec l’appui de la France. Le mois dernier, c’est Charles Blé Goudé  qui a conclu le propos de son équipe de défense. Il a dénoncé la posture de l’accusation, pointé le rôle «déstabilisateur » de Blaise Compaoré, et a récusé être « un partisan de la lutte armée ».

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