Présidentielle en RDC : comment le « Front citoyen 2016 » compte faire respecter la Constitution

Avec le « Front citoyen 2016 », les « mouvements citoyens » congolais Filimbi et Lucha sont parvenus à rassembler une vaste coalition pour exiger l’organisation d’une élection présidentielle permettant l’alternance d’ici à la fin de 2016. Son coordonnateur, Floribert Anzuluni, répond aux questions de Jeune Afrique.

Floribert Anzuluni, un des fondateurs du mouvement citoyen Filimbi, en avril 2015 à Paris. © Vincent Fournier / JA

Floribert Anzuluni, un des fondateurs du mouvement citoyen Filimbi, en avril 2015 à Paris. © Vincent Fournier / JA

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 15 janvier 2016 Lecture : 1 minute.

Même si leurs camarades Yves Makwambala et Fred Bauma entament leur dixième mois de détention à Kinshasa, les « mouvements citoyens » congolais Filimbi et Lucha on plutôt réussi leur pari jusqu’à présent. Avec l’aide de la fondation Konrad Adenauer et malgré l’hostilité du pouvoir, ils ont réussi à réunir les représentants de presque toute l’opposition et la société civile congolaise sur l’île de Gorée, au Sénégal, du 12 au 15 décembre dernier. Résultat : la naissance d’une vaste coalition baptisée « Front citoyen 2016 » quelques jours plus tard.

Son objectif : forcer le pouvoir à respecter l’actuelle Constitution, qui oblige le président Joseph Kabila à quitter le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle prévue pour novembre prochain. Un défi de taille. Le calendrier électoral a en effet déjà pris plus de quatre mois de retard. Le Front veut donc qu’un nouveau calendrier soit publié et respecté. Son coordonnateur Floribert Anzuluni, détaille sa stratégie, faite d’ultimatums et d’appels à manifester, dans une interview vidéo à Jeune Afrique.

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L’une des difficultés à surmonter sera d’ordre interne, en maintenant l’unité du Front tout au long de l’année. Initialement présente à Gorée, la très influente église catholique a par exemple mis de l’eau dans son vin : elle a retiré son appel à marcher le 16 février. Également représenté au Sénégal, le principal parti d’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) refuse maintenant de ratifier la charte du « Front citoyen 2016 ». Son vieux leader, Étienne Tshisekedi, veut créer son propre rassemblement des forces de changement. Quant à l’arrivée de Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga, au sein du front, il inquiète tous les autres ambitieux de l’opposition.

Pour autant, Floribert Anzuluni reste optimiste sur les chances de succès du Front. Il veut croire que toutes ces forces sont animées par un même objectif : celui d’obtenir la première alternance démocratique de l’histoire du Congo.

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