Barrages d’Inga : la RDC et l’Afrique du Sud veulent accélérer le projet d’extension

La République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud ont réaffirmé vendredi à Kinshasa leur volonté d’accélérer le projet d’extension des barrages hydroélectriques d’Inga sur le fleuve Congo, qui pourrait fournir du courant à l’Afrique entière.

Le barrage hydroélectrique d’Inga sur le fleuve Congo, le 15 août 2011. © AFP

Le barrage hydroélectrique d’Inga sur le fleuve Congo, le 15 août 2011. © AFP

Publié le 17 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le président congolais Joseph Kabila et son homologue sud-africain Jacob Zuma se sont entretenus vendredi matin dans la capitale congolaise et ont « salué le progrès enregistré dans la mise en œuvre du traité sur le projet Grand Inga », conclu en 2013, selon le communiqué final de leur rencontre.

MM. Kabila et Zuma « ont exhorté » les services concernés dans leurs deux pays « à accélérer le processus en vue de résoudre toutes les questions en suspens […] afin de baliser la voie pour l’exécution de ce projet panafricain », a ajouté le ministre des Affaires étrangères congolais, Raymond Tshibanda, en donnant lecture de ce communiqué.

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Projet à très long terme, « Grand Inga » prévoit plusieurs phases d’extension des capacités de production électrique sur le site exceptionnel des chutes d’Inga, à environ 250 km au sud de Kinshasa, où existent actuellement deux barrages construits dans les décennies 1970 et 1980, et fonctionnant aujourd’hui bien en-deçà de leurs capacité.

S’il venait à être réalisé, le site d’Inga aurait une capacité de production de 40.000 MW, soit l’équivalent de plus de 24 réacteurs nucléaires de troisième génération, qui seraient exportés jusqu’en Afrique du Sud, mais aussi vers l’Afrique de l’Ouest voire plus au nord.

Kinshasa travaille actuellement à la première étape vers la réalisation de ce rêve : Inga III basse chute, qui doit permettre à la RDC – pays où seul 15% de la population a accès à l’électricité – de produire 4.800 MW supplémentaires.

En gestation depuis plus de dix ans, Inga III – d’un coût total estimé à 12 milliards de dollars – a été ressuscité en 2013 par la promesse faite par l’Afrique du Sud d’acheter plus de la moitié de la production d’électricité du futur barrage (2.500 MW) assurant ainsi une viabilité financière au projet.

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Soutenu par la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD), Inga III a néanmoins pris du retard.

Appels d’offre

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Le gouvernement congolais a lancé fin juin les nouveaux appels d’offre pour la réalisation d’Inga III auprès des trois consortiums étrangers qui avaient été présélectionnés en 2010 : un groupement d’entreprises chinois, mené par China Three Gorges Corporation, qui a réalisé le barrage des Trois-Gorges en Chine, un autre dont le tête de file est le groupe de BTP espagnol ACS et le troisième conduit par le groupe canadien SNC-Lavalin.

Kinshasa, qui cherche un concessionnaire capable de financer les travaux d’Inga III et de construire et exploiter le projet incite ces trois équipes à s’ouvrir à de nouveaux partenaires pour répondre au nouveau cahier des charges.

L’objectif du gouvernement est de recruter le concessionnaire avant la fin 2016 pour un début des travaux – d’une durée estimée de cinq ans – en 2017.

Aux termes de la Constitution congolaise, la fin de l’année 2016 devrait voir un changement à la tête du pays. Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila n’a pas le droit de se présenter à la présidentielle censée avoir lieu en novembre cette année-là, mais l’opposition le soupçonne de chercher à tout faire pour retarder le scrutin.

Selon une source proche du dossier, certains consortiums « ont engagé des discussions » avec d’autres groupes de France, d’Allemagne ou des États-Unis, dont l’intérêt pour le projet Inga a été ravivé par la récente visite de M. Kabila en Chine.

M. Kabila a créé mardi au sein de son cabinet une « Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga » dirigée par l’ancien ministre de l’Électricité Bruno Kapandji.

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