Climat : la BAD va tripler son financement annuel à 5 milliards de dollars

Ces ressources financeront notamment l’exploitation du potentiel de l’Afrique en matière d’énergies renouvelables.

Akinwumi Adesina est le président de la Banque africaine de développement © Vincent Fournier/J.A.

Akinwumi Adesina est le président de la Banque africaine de développement © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 9 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

À Lima, au Pérou, où il se trouve dans le cadre des Assemblées annuelles du FMI et du Groupe Banque mondiale, Akinwumi Adesina a indiqué que la Banque africaine de développement va accroître significativement ses efforts dans la lutte contre le changement climatique.

Dans un communiqué publié ce vendredi, le président de la BAD annonce que l’institution panafricaine « va tripler le montant des fonds qu’elle alloue chaque année à la lutte contre les changements climatiques et ainsi passer à 5 milliards de dollars par an d’ici à 2020 ».

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À cet horizon, explique l’institution panafricaine, son budget consacré à la lutte contre le changement climatique « représentera 40 % de ses nouveaux investissements ».

La moitié de ces ressources financera la réduction des gaz à effet de serre émis sur le continent à travers l’exploitation du “fantastique potentiel africain en matière d’énergies renouvelables”. La seconde moitié de ces ressources “permettra d’aider les économies africaines à s’adapter aux changements climatiques” via, par exemple, des investissements dans des cultures résistantes aux variations climatiques et dans la construction d’infrastructures durables.

Priorité

Dans son communiqué, la BAD rappelle avoir « engagé plus de 7 milliards de dollars en faveur d’un développement de l’Afrique sobre en carbone et résilient au changement climatique ». Selon l’institution financière, ses investissements dans l’énergie « fourniront une énergie issue à 90 % de sources renouvelables ».

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Akinwumi Adesina a fait de l’électrification du continent sa priorité à la tête de la BAD. L’institution souligne d’ailleurs dans son communiqué que la hausse de ses investissements dans la lutte contre le changement “s’inscrit dans la droite ligne de sa stratégie décennale 2013-2022, qui accorde une priorité élevée à la lutte contre le changement climatique, ainsi que de ses récentes initiatives majeures en appui du secteur de l’énergie”.

Parmi ces récentes initiatives figure le “nouveau Pacte pour l’énergie en Afrique”. Rendu public le 17 septembre dernier, ce programme entend « combler l’immense déficit énergétique de l’Afrique d’ici à 2025, et stimuler la croissance économique pour permettre au continent de mieux s’adapter aux changements climatiques ». Il appelle notamment à l’établissement d’un mécanisme de financement dédié à fournir de l’énergie aux couches les plus défavorisées (Bottom-of the Pyramid Energy Financing Facility for Africa). Selon Akinwumi Adesina, une telle initiative « devrait aider environ 700 millions de personnes à se doter de cuisinières plus efficaces sur le plan énergétique », pour un coût estimé à 4,2 milliards de dollars.

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Engagements

Créée en 1964 et basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la Banque africaine de développement mobilise et alloue des fonds en appui à l’investissement et dispense des conseils stratégiques ainsi qu’une assistance technique aux pays africains.

En 2014, le groupe de la BAD a réalisé 232 opérations sur le continent pour un total de 6 milliards d’euros : 55 % de ses engagements ont été réalisés dans le secteur des infrastructures, devant la finance (17,9 %) et l’agriculture et le développement rural (10,9 %).

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