Algérie : plus de 20 morts lors d’affrontements communautaires dans la région de Ghardaïa

De nouvelles violences enflamment le Mzab depuis dimanche. Les affrontements entre communautés ont fait 19 morts dans la matinée du 8 juillet, dans la localité de Guerrara.

De nouveaux affrontements ont éclaté à Ghardaïa depuis dimanche. © AFP

De nouveaux affrontements ont éclaté à Ghardaïa depuis dimanche. © AFP

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Publié le 8 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Vers 4 heures du matin, des groupes armés de la communauté arabophone auraient attaqué trois quartiers mozabites à Guerrara, situé à environ 100 km de Ghardaïa, chef-lieu de la région du Mzab. Selon un responsable politique local, Mohamed Debbouz, chef de l’antenne du RCD, les assaillants ont fait sortir les habitants de leur maison, avant d’y mettre le feu.

« Selon plusieurs sources à l’hôpital, il y aurait une douzaine de victimes tuées par arme à feu, parmi les Mozabites », affirme Debbouz. « Vers la fin de la matinée, les Mozabites ont riposté, faisant 4 ou 5 morts parmi les Chaâmbis. Il y aurait plusieurs dizaines, dont certains dans un état grave.  »

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Selon l’agence officielle APS, 19 victimes ont succombé à leurs blessures, tandis que plusieurs dizaines de blessés sont encore en soins à l’hôpital.

À ces victimes décédées aujourd’hui s’ajoutent des personnes mortes hier à Berriane, dans des affrontements similaires. Au total, 22 personnes ont succombé à leurs blessures durant les dernières 48 heures. C’est le plus lourd bilan depuis les début des heurts qui secouent la région depuis 2013.

Le ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, s’est rendu sur place. En début d’après-midi, d’importants enforts de la gendarmerie nationale ont été dépêchés à Guerrara. Pas moins de dix-sept fourgons transportant des éléments anti-émeutes de ce corps de l’armée ainsi que deux camions de la protection civile ont fait, sirènes hurlantes, leur entrée dans la ville.

Une région en proie aux tensions

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La sécurité renforcée ces dernières années autour de Ghardaïa n’a pas empêché l’éclatement des tensions. Depuis les émeutes de 2013, qui opposaient Mozabites et Chaâmba (arabes), plus de 8000 policiers quadrillent la région.

Après des siècles de cohabitation pacifique entre Mozabites – berbères de confession musulmane ibadite – et Chaâmba – Arabes de confession musulmane sunnite -,  le Mzab est en proie depuis plusieurs années à des affrontements récurrents. Les Mozabites, aujourd’hui minoritaires  dénoncent l’arabisation de leur région et reprochent aux forces de police de prendre parti en faveur de la communauté arabe.

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Les violences surviennent à peine deux jours après la visite effectuée dans la région par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. Il a notamment annoncé la création d’une commission interministérielle chargée d’examiner les moyens d’interventions visant à consolider le retour à l’ordre public dans cette région.

Lors de son dernier déplacement à Ghardaïa, en juin dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait, lui, promis que l’État appliquerait « les lois de la République » pour protéger les citoyens algériens. Il avait notamment assuré que les forces de sécurité seraient en capacité de veiller au maintien de l’ordre public.

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