À Dar es-Salaam, les chefs d’État de l’Afrique de l’Est condamnent le coup d’État au Burundi

Ancien chef des services secrets burundais, le général Godefroid Niyombare a annoncé mercredi sur une radio privée qu’il destituait le président Pierre Nkurunziza, alors que celui-ci se trouve depuis ce matin même à Dar es-Salaam pour participer à un sommet régional sur la crise politique dans son pays. Suivez en direct l’évolution de la situation.

La candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle est rejetée par l’opposition. © AFP

La candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle est rejetée par l’opposition. © AFP

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Publié le 13 mai 2015 Lecture : 4 minutes.

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Dans une déclaration faite mercredi 13 mai sur la radio burundaise privée Insaganiro, le général Godefroid Niyombare, ancien chef d’état-major et ex-patron des services secrets, a annoncé la "destitution" du président Pierre Nkurunziza dont l’éventuelle candidature pour un troisième mandat a provoqué de violentes manifestations dans le pays.

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Déclaration du général Godefroid Niyombare :

"Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous", a déclaré le général Nyombare, affirmant sa volonté d’une "reprise du processus électoral". "Il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire et ayant pour mission entres autres le rétablissement de l’unité nationale" et "la reprise du processus électoral dans un climat serein et équitable", a-t-il ajouté.

Godefroid Niyombare avait été limogé de la direction des services de renseignement en février dernier par le chef de l’État après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires politiques.

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19h33 : La Maison Blanche a de son côté appelé toutes les parties à déposer les armes.

19h31 : Le rapport de force au sein de l’armée entre putschistes et loyalites restait inconnu en fin de journée, mais les militaires, qui ont joué un rôle modérateur depuis le début de la contestation, bénéficient de la sympathie de nombreux manifestants. Les tractations restent toujours en cours à huis-clos, tandis que Pierre Nkurunziza a quitté la Tanzanie sans qu’il soit possible de donner sa destination.

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18h33 : le secrétaire général de l’ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, appelle au calme et à la retenue après les événements de mercredi 13 mai au Burundi.

18 heures 21 : Selon l’AFP, des policiers – extrêmement nerveux et apparemment loyaux au président Nkurunziza – barraient la route principale menant à l’aéroport mercredi soir et empêchaient la passage des véhicules, notamment ceux de la presse, sommés de faire demi-tour.

17 heures 19 : Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a quitté Dar es-Salaam pour Bujumbura. Au même moment, le général Niyombare annonce la fermeture des frontières nationales et de l’aéroport de Bujumbura.

16 heures 58 : À l’issue du sommet régional de Dar es-Salaam, les chefs d’État de l’Afrique de l’Est condamnent le coup d’État au Burundi.

Les chefs d’État de la région appellent également au report des élections, soulignant toutefois que ces scrutins doivent avoir lieu au cours du mandat actuel du président Nkurunziza.

Ils appellent les parties prenantes à mettre fin aux violences, promettant de se "retrouver de nouveau dans deux semaines pour examiner la situation au Burundi".

16 heures 41 : Contacté par Jeune Afrique, Pacifique Nininahazwe, l’un des leaders de la campagne anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, déclare que "la société civile burundaise n’a pas encore pris de position officielle" concernant la "destitution" annoncée du président sortant. "C’est très tôt, tout n’est pas encore fini", explique le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode). "Mais nous observons la situation", ajoute-t-il, soulignant toutefois que "la population est en liesse" depuis l’annonce par le général Godefroid Niyombe de la fin du régime Nkurunziza.

Scènes de liesse à Bujumbura après l’annonce de la "destitution" de Pierre Nkurunziza par le général Godefroid Niyombare.

© Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

>> Lire aussi l’interview de Pacifique Nininahazwe : "On ne peut négocier que le renoncement de Nkurunziza"
 

16 heures 30 :  Un haut gradé loyaliste affirme à l’AFP qu’"il y a des tractations entre les deux camps [les militaires fidèles à Pierre Nkurunziza et ceux qui ont annoncé sa "destitution", NDRL] pour trouver une solution qui préserve les intérêts nationaux", soulignant que "les deux parties étaient d’accord pour ne pas verser le sang des Burundais". "On est tous d’accord pour qu’il n’y ait pas de troisième mandat. Reste à déterminer la manière de faire", a-t-il ajouté.

16 heures 15 : Dans un communiqué, Willy Nyamitwe, conseiller en charge de la communication de la présidence burundaise réaffirme que la "tentative de coup d’État a été déjouée et que ces gens [les officiers ont annoncé la destitution du président Nkurunziza, NDRL] (…) sont recherchés par les forces de défense et de sécurité afin qu’ils soient traduits en justice". Il qualifie également de "fantaisiste" l’annonce de la "destitution" du président sortant par le général Godefroid Niyombare.

15 heures 49 : Une source sécuritaire à Bujumbura affirme que des manifestants détenus dans les cachots du Bureau spécial de renseignements (BSR) ont été libérés après l’annonce de la "destitution" du président Nkurunziza par le général Niyombare.

15 heures 30 : Les réseaux sociaux sont de nouveaux accessibles sur mobile au Burundi. Une militante de la société civile, jointe au téléphone par Jeune Afrique, confirme qu’elle a accès "depuis quelques minutes" à Whatsapp, l’application mobile de messagerie.

14 heures 50 : Fermée depuis fin avril, la Radio publique africaine (RPA), principale radio indépendante du pays, émet de nouveau au Burundi. Une réouverture accompagnée de cris de joies dans la ville de Bujumbura, selon plusieurs témoins.

14heures 25 : Tweet désesperé mais confiant ? La présidence du Burundi reconnaît la réalité de la tentative de putsch, mais estime que celle-ci est ratée.

14 heures 14 : Selon plusieurs sources sur place à Bujumbura, le siège de la radio nationale burundaise est toujours tenu par des militaires fidèles à Pierre Nkurunziza. Des coups de feu se font entendre dans le quartier où de nombreux opposants manifestent. La situation est très confuse.

14 heures 07 : Il s’agirait d’une "blague" selon Willy Nyamitwe, conseiller chargé de communication à la présidence.

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