BlackBerry s’attaque à l’iPhone

Face au succès des téléphones à écran tactile, le fabricant canadien se lance dans la course pour séduire le grand public et sécuriser ses parts de marché.

Publié le 31 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Partisan depuis vingt ans des téléphones mobiles équipés d’un clavier alphanumérique complet, Research In Motion (RIM), le fabricant canadien du célèbre BlackBerry, vient d’opérer un revirement stratégique en lançant le Storm. L’arrivée de ce modèle à écran tactile n’a rien d’étonnant : l’avènement de l’iPhone 3G a bousculé le marché des combinés multifonctions, les smartphones. Au troisième trimestre 2008, Apple a ravi au canadien la deuxième place mondiale, avec 17,3 % des ventes, contre 15,2 %, selon la société d’études Canalys. L’enjeu : 35 millions de smartphones vendus en trois mois, selon le cabinet Gartner. La part de marché d’Apple a progressé de 327,5 % en glissement annuel (3,4 % il y a un an), et celle de RIM de seulement 81,7 % (9,7 % il y a un an)

80 % des ventes en volume

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Sous pression, le groupe canadien a sorti trois nouveaux produits. Le BlackBerry Bold pour les adeptes du clavier physique, le Pearl Flip équipé d’un clapet, et le Storm à écran tactile. Ils traduisent aussi la volonté de RIM d’élargir sa clientèle historique, composée essentiellement de professionnels. Le BlackBerry est très prisé en entreprise car il permet de consulter et d’envoyer des e-mails aussi simplement qu’un SMS. D’où son succès, notamment en Afrique, où il est distribué depuis 2006, par exemple au Maroc via Maroc Télécom, en Algérie (Orascom Télécom Algérie), au Cameroun (MTN) ou encore au Sénégal (Tigo). Mais pour continuer à croître, le virage grand public est indispensable : les modèles à écran tactile représentent déjà 80 % des ventes de smartphones en volume, selon l’institut GfK.

C’est ce marché que vise le BlackBerry Storm. Il se veut une alternative à l’iPhone en reprenant les fonctions qui ont fait son succès et en gommant ses défauts. L’écran d’accueil et les menus sont ainsi dotés d’icônes bien adaptées aux doigts. L’interface supporte les gestes tactiles comme le défilement, le déplacement ou la rotation. Même la fonction de copier-coller, indisponible sur l’iPhone, est présente. Un doigt au début, un autre à la fin, permet de sélectionner un texte. Tout y est, donc, mais, à l’usage, contrairement à l’iPhone, le système manque parfois de réactivité. Et puis il y a ce choix technologique d’écran cliquable, censé combiner les avantages du tactile avec ceux du clavier physique. Il faut ainsi appuyer et non pas effleurer l’écran pour confirmer les commandes. L’effleurement entoure la touche virtuelle d’un halo bleu, tandis qu’à la pression l’écran s’enfonce et émet un clic. En pratique, la saisie d’un texte se révèle fastidieuse, voire décourageante.

Pour le reste, la navigation sur Internet est agréable, sans atteindre la fluidité et l’intuitivité de l’iPhone. Le lecteur vidéo reconnaît le MP4 comme l’iPhone, ainsi que les fichiers WMV, beaucoup plus courants. Le Storm dispose d’un écran lumineux, se prêtant bien à la vidéo. Comme l’iPhone, il est équipé d’une puce GPS et peut accéder aux réseaux GPRS, Edge, 3G et 3G+… mais pas WiFi. Enfin, contrairement à l’iPhone, livré avec 8 ou 16 Go de mémoire, le Storm doit se contenter de 1 Go. C’est peu pour un appareil vendu dans les 500 euros.

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