Gilbert Fossoun Houngbo

Nommé le 7 septembre 2008, le Premier ministre du Togo revient sur le durcissement du climat politique dans son pays.

Publié le 31 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Comment analysez-vous la situation politique à un an de l’élection présidentielle de 2010 ?

Gilbert Fossoun Houngbo : Lorsque le jeu démocratique s’ouvre, chaque dirigeant estime avoir ses chances. Et quelle est la prochaine échéance ? La présidentielle. Les tactiques électorales ont donc commencé plus tôt que d’habitude. Dès octobre 2007, au sortir des législatives, la plupart pensaient déjà à 2010. Mais qu’une jeune démocratie vive une précampagne aussi longue est une bonne chose compte tenu des problèmes que nous avons connus. Même si dans ces postures électoralistes l’intérêt du pays ne coïncide pas souvent avec les intérêts partisans.

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Le face-à-face entre le parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), et l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio reprend de plus belle. On est loin de l’esprit de réconciliation nationale et de l’Accord signé à Ouagadougou en 2006…

En effet, le ton est monté d’un cran. Le RPT et l’UFC sont les deux formations dominantes. Est-ce qu’un duel est possible ? Mathématiquement, oui. Mais j’ai toujours pensé qu’un système bipolaire n’était pas forcément ce qu’il y avait de mieux. Surtout en Afrique subsaharienne où les démocraties sont jeunes. Les clivages nés des élections fragilisent souvent la cohésion sociale.

Vous qui êtes issu de la société civile, comment vous situez-vous dans ce face-à-face ?

Je n’appartiens à aucune formation politique. Mais lorsqu’on dirige un gouvernement et que le parti au pouvoir détient la majorité à l’Assemblée, il ne faut pas s’étonner d’être attaqué par l’opposition. Chacun est dans son rôle. Le mien implique de jouer les équilibristes.

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Est-ce que vous rencontrez régulièrement et sans exclusive les principaux dirigeants politiques du pays ?

Oui. Et cela ne s’arrête pas aux partis représentés à l’Assemblée nationale.

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Avez-vous rencontré Gilchrist Olympio ?

Non. Mais ce n’est pas un manque de volonté de ma part. J’ose croire qu’il en va de même pour lui. Mais on travaille avec ses partisans à Lomé.

À ceci près que le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC), issu de l’accord de Ouaga et créé le 6 février, n’a pas commencé ses travaux…

Ce Cadre politique de concertation ne doit pas devenir un Parlement bis. Il n’est pas non plus question d’intégrer la flopée de petits partis politiques. En fait, il doit se saisir de sujets d’intérêt national et permettre à la société togolaise de s’exprimer. Mais, encore une fois, comme nous sommes en précampagne, les considérations politiques l’emportent.

Avec en toile de fond, le code électoral…

Nous souhaitons commencer les inscriptions sur les listes électorales avec les lois existantes. Après tout, nous avons une Commission électorale nationale indépendante qui a organisé les législatives de 2007 en toute transparence.

Pour certains, Olympio ne peut pas se présenter, car il ne réside pas au Togo ?

Être résident, ce n’est pas forcément passer 100 % de son temps au Togo.

Face aux réformes engagées touchant à la gouvernance, des résistances apparaissent. Y compris au sein du RPT…

Barons du RPT ou pas, certains n’ont pas intérêt à ce que ces réformes aboutissent. Lorsque des intérêts sont en jeu, il n’y a plus de couleur politique. Mais cela ne nous empêche pas d’avancer. Le président Faure Gnassingbé est un vrai réformiste.

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