Constituante tunisienne : et pendant ce temps… les Ben Ali

Reclus en Arabie saoudite, le président déchu Zine el-Abidine Ben Ali n’est pas près d’être extradé. Et il n’est ni divorcé, ni malade.

Le couple Ben Ali pendant la campagne présidentielle de 2009. © AFP

Le couple Ben Ali pendant la campagne présidentielle de 2009. © AFP

Publié le 18 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Constituante tunisienne : les enjeux d’une élection historique
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Constituante tunisienne : les enjeux d’une élection historique

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L’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a un nouveau sujet à méditer. « Ces élections seront libres, transparentes et loyales, et l’administration sera neutre », répétait-il la veille de chacun des cinq scrutins organisés pendant ses vingt-trois ans de règne. Or les résultats étaient truqués. Au plus fort de la révolte populaire et pour la désamorcer, il avait annoncé un plan pour la tenue d’élections anticipées dans les six mois. C’était vingt-quatre heures avant son départ précipité de Tunisie vers l’Arabie saoudite, le 14 janvier.

Et voilà que, lui parti, la Tunisie prépare pour le 23 octobre des élections démocratiques, les premières de son histoire. Pis – de son point de vue –, elles échappent au ministère de l’Intérieur, qui était sous ses ordres. Au lieu de cela, elles sont supervisées par l’Instance supérieure indépendante pour les élections, conduite par l’un de ses opposants, Kamel Jendoubi, qu’il avait contraint à l’exil pendant dix-sept ans.

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Dure est la chute

Depuis sa « fuite » face à la révolte populaire, Ben Ali est reclus en Arabie saoudite avec sa famille, à Djeddah, dans un palais d’hôtes mis à leur disposition par la famille royale. Il y a là son épouse, Leïla Trabelsi, leurs enfants Mohamed et Halima. Sur la manière dont ils vivent, peu d’informations fiables ont filtré, pour la simple raison que l’hospitalité accordée par les Saoudiens est régie par des règles strictes : pas de déclarations publiques, pas d’activités contre les nouveaux dirigeants en place en Tunisie, un usage discret du téléphone, et pas de visites. Un statut que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, a confirmé lors de sa visite à Tunis, sans toutefois aller plus loin à propos de la demande d’extradition de la justice tunisienne. « Les Saoudiens nous prennent un peu de haut sur le dossier Ben Ali », se plaint un haut dirigeant tunisien.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que l’ancien chef de l’État n’a pas divorcé de Leïla et ne compte pas le faire. « Elle est la mère de mes enfants », a-t-il dit à une autre de ses filles. Autre rumeur : en février, on lisait dans les journaux avides de sensations qu’il avait eu un accident cérébral ayant entraîné un coma, voire la mort. C’était faux. 

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