Hervé Renard : « J’ai une mission à poursuivre en Zambie »

Depuis la victoire de la Zambie face à la Côte d’Ivoire en finale de la CAN 2012, le 12 février, le sélectionneur Hervé Renard est aux anges. Accueilli avec son équipe en véritable héro à Lusaka, le Français garde malgré tout la tête froide et fixe déjà ses prochains objectifs : la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014.

Hervé Renard porté par ses joueurs après la victoire de la Zambie en finale de la CAN 2012. © AFP

Hervé Renard porté par ses joueurs après la victoire de la Zambie en finale de la CAN 2012. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 15 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Hervé Renard, après votre victoire à la CAN 2012, l’accueil de la population zambienne semble avoir été fantastique…

C’était impressionnant. C’est allé au-delà de ce que nous imaginions. Nous avons atterri à Lusaka lundi après-midi, on nous a installé sur un camion militaire avec une plate-forme, et de l’aéroport au centre-ville, il y avait des milliers et des milliers de gens pour nous accueillir, nous applaudir et nous remercier. Nous sommes heureux d’avoir pu apporter autant de bonheur à tout un pays.

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Vous avez été également reçu au palais présidentiel…

Oui, avec tous les joueurs et les membres du staff technique. Il y avait tous les présidents de la république zambienne, encore vivants, depuis l’indépendance. Un moment très émouvant.

En ce qui vous concerne, votre contrat avec la Fédération zambienne doit s’achever en décembre prochain. Il se dit que le Sénégal, qui a remercié Amara Traoré, a fait de vous sa priorité. Allez-vous rester en Zambie ?

J’ai été approché par une équipe saoudienne, qui me proposait trois fois ce que je gagne en Zambie, mais j’ai refusé.

Oui je vais rester ! J’ai une mission à poursuivre ici. J’ai eu vent de l’intérêt que me porterait le Sénégal, mais je n’ai pas été contacté. J’ai été approché par une équipe saoudienne, qui me proposait trois fois ce que je gagne ici, mais j’ai refusé. Il y a les qualifications pour la CAN 2013 en Afrique du Sud (en septembre et octobre, NDLR), et celles pour la Coupe du Monde 2014, qui vont débuter en juin (la Zambie affrontera au seconde tour le Soudan, le Lesotho et le Ghana, NDLR). J’ai envie de relever ces défis, car avec cette équipe on a une marge de progression évidente. Je dois rencontrer prochainement mes dirigeants. Il est question que je prolonge de deux ou trois ans. Si on veut bien de moi ici, je suis d’accord !

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Vous ne rêvez pas d’entraîner une équipe dans un grand championnat ?

Cela arrivera peut-être un jour. Je rêvais de gagner une Coupe d’Afrique, et cela s’est réalisé. Je rêve de participer à une Coupe du Monde, et on va essayer de se qualifier. La suite ? Je l’ignore. Je sais qu’en ce moment, tout va bien pour moi. Mais je m’attends un jour à être critiqué. Cela vient d’arriver à des entraîneurs comme Eric Gerets ou Amara Traoré…

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Peu de joueurs zambiens évoluent en Europe. Cette victoire en finale de la CAN pourrait-elle changer les choses ?

Les joueurs zambiens ont besoin d’être encore plus compétiteurs.

C’est fort possible, et je le souhaite. Cela permettrait au football zambien de progresser. Il est peut-être encore trop tôt pour savoir si des joueurs ont été approchés, mais sincèrement, ils le méritent. L’Europe, c’est le niveau au-dessus. Et les joueurs zambiens, qui ont beaucoup de qualités, ont besoin d’être plus compétiteurs.

Des joueurs que vous n’hésitez pas à bousculer physiquement, comme votre défenseur Nkausu, lors de la finale…

La veille, lors d’une séance vidéo, je lui avais demandé quelque chose tactiquement. Il n’a pas respecté mes consignes, et je le lui ai dit de manière virulente. Les joueurs zambiens acceptent cela. Ils ont besoin qu’on leur apporte de la rigueur.

Vous avez un physique, un look, une attitude parfois exubérante quand vous êtes au bord du terrain. Il y a un côté showman chez vous…

Non, pas du tout. Mais parfois, je me laisse déborder par ma passion. J’aime vraiment mon métier, le football, le jeu. Mais ce n’est pas une victoire en Coupe d’Afrique qui va me rendre inaccessible. Je suis quelqu’un d’humble, contrairement à ce que pensent certaines personnes qui sont persuadées que j’ai la grosse tête. Quand j’entraînais l’équipe de Draguignan (CFA), j’avais créé en parallèle une petite entreprise de nettoyage avec ma femme. Je me levais tous les jours à 3 heures du matin pour sortir les containers de poubelles des immeubles. Je sais d’où je viens…

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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