Centrafrique : pillages et pénuries à Bangui

Mardi 26 mars, Bangui, la capitale centrafricaine, était en proie à de nombreuses violences et pillages suite au coup d’État de la Séléka.

Arrestation d’un présumé pillard par des membres de la Séléka à Bangui, le 26 mars 2013. © AFP

Arrestation d’un présumé pillard par des membres de la Séléka à Bangui, le 26 mars 2013. © AFP

Publié le 26 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Violences armées, pillages, hôpitaux sans ressource, coupures d’électricité, insuffisance de vivres : la situation humanitaire est inquiétante à Bangui. « Les gens manquent de tout, les liaisons téléphoniques sont très difficiles à établir », précise un journaliste sur RFI, mardi 26 mars.

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La confusion règne dans les rues. Le bilan des violences restait difficile à établir au lendemain de l’annonce faite par Michel Djotodia de sa prise de pouvoir pour trois ans. « Nous ne pouvons pas donner de chiffres pour le moment mais il y a un nombre important de blessés et de morts », a déclaré à l’AFP Georgios Georgantas, haut-représentant du Comité international de la Croix-Rouge en Centrafrique.

Pillages

« La ville est tellement grande, il y a des pillages partout, c’est très dur de tout contrôler », a confié à l’AFP un soldat de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac). Des patrouilles mixtes, composées de la Fomac et du Séléka, étaient chargées de sécuriser la capitale et un couvre-feu a été instauré pour tenter de rétablir le calme. Mardi matin, des rebelles tiraient parfois en l’air, pour disperser les attroupements, a constaté un journaliste de l’AFP. Et quand ils attrapaient un pillard, ils le traitaient sans ménagement, sous les applaudissements d’habitants.

À la nuit tombée, on entendait toujours des coups de feu sporadiques et les patrouilles régulières continuaient de quadriller la ville, alors que le courant était partiellement revenu dans certains quartiers.

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La sécurité des habitants ne semblent pas être leur seule préoccupation. « Nous n’avons rien à manger depuis hier (lundi). Je donne de l’eau avec du sel à mes enfants », expliquait une habitante du quartier Benz VI. Si la plupart des marchés de la capitale était ouverts, leur activité restait assez faible et les prix très élevés, mais on y trouvait viande, pain, fruits et légumes. En revanche, dans le centre de la ville, tous les magasins restaient fermés, protégés par des hommes de la Séléka et des gardes privés.

Bozizé à Yaoundé

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Mardi à l’ambassade de France à Bangui, une vingtaine de Français attendaient, à bord d’un camion de l’armée française, un transfert vers l’aéroport. Selon le témoignage d’un père tenant son bébé de 18 mois sur les genoux, ils avaient été évacués de chez eux dimanche: « Samedi, nous avions été pillés plusieurs fois, menacés par des gens en armes à plusieurs reprises, on avait eu très peur ». Le ministère français des Affaires étrangères a précisé qu’il n’y avait « pas d’ordre de regroupement des Français de Bangui préalable à une évacuation » mais une aide « ponctuelle » à  ceux victimes de pillages. 

La France a renforcé son dispositif militaire en Centrafrique où vivent 1 200 Français, y déployant quelque 550 soldats. Lundi, deux Indiens ont été tués par erreur par des soldats français chargés de protéger l’aéroport de Bangui.

Réfugié au Cameroun depuis la prise de Bangui par la Séléka, le président déchu François Bozizé a lui passé la nuit de lundi à mardi dans un hôtel de luxe de Yaoundé. « M. Bozizé été logé à l’hôtel Hilton. Des négociations sont en cours pour qu’il parte le plus rapidement possible vers un autre pays », selon une autorité administrative.

(avec AFP)

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