Centrafrique : la Séléka tente d’asseoir son autorité sur l’administration

« La vie économique et administrative » reprendra « mardi au plus tard », a déclaré, jeudi 28 mars, le ministre de la Communication et porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty.

Des soldats de la Séléka dans une rue de Bangui, le 26 mars 2013. © AFP/Sia Kambou

Des soldats de la Séléka dans une rue de Bangui, le 26 mars 2013. © AFP/Sia Kambou

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Publié le 28 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 29/03/03 à 09h45

Les anciens chefs de la police, de la gendarmerie, les hauts-gradés et de nombreux officiers des Forces armées centrafricaines ont reconnu l’autorité de Michel Djotodia, lors d’une rencontre à Bangui, mercredi 28 mars, rapporte Reuters. « C’était une forme de réddition », a déclaré Maurice Ntossui membre de la Fomac qui était présent.

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Lors de cette rencontre, Michel Djotodia « a demandé aux officiers des Faca (Forces armées centrafricaines), de police et de gendarmerie, d’encadrer leurs frères du Séléka », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole de la Séléka, Christophe Gazam Betty, à la sortie de cette réunion. Il a précisé que les forces de sécurité allaient « essayer d’ouvrir la totalité des stations d’essence pour permettre aux taxis et usagers de s’approvisionner. Les banques vont être sécurisées. »

Paralysie

« Nous allons reprendre la vie économique et administrative mardi au plus tard », a-t-il également affirmé, alors que la capitale centrafricaine Bangui était encore paralysée. Les administrations ne fonctionnent pas et si quelques petits commerces ont repris, les entreprises n’ont pas rouvert et certains quartiers continuent à vivre dans l’insécurité privant les habitants de toute possibilité de déplacement.

« L’insécurité régnante entrave les efforts humanitaires et l’acheminement de l’assistance et notamment de l’aide médicale », a affirmé jeudi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

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La Croix rouge à qualifié de « catastrophique » la situation des hôpitaux de Bangui, où "près de 200 blessés ont été admis (…) à la suite des affrontements», tandis qu’une quarantaine de personnes sont «  toujours en attente d’une opération urgente. Comme l’ensemble de la ville, les hôpitaux manquent aujourd’hui d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant ». Les entrepôts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été en grande partie pillés, avait indiqué mercredi une porte-parole de l’organisation humanitaire.

Bozizé en exil à Cotonou ?

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« On a demandé à tous les officiers d’être mardi à leur poste de travail. Ils (Séléka et armée) vont travailler ensemble. Il va falloir travailler à la constitution d’une armée qui soit une armée professionnelle capable de sécuriser le pays, les frontières, les biens et les personnes », a affirmé le porte-parole. La Fomac, la Force multinationale d’Afrique centrale, « a eu l’autorisation de tous les chefs d’État d’appuyer l’opération de sécurisation de la ville », a-t-il précisé.

Jeudi, le président déchu, François Bozizé a demandé l’asile au Bénin, mais n’était « pas à Cotonou actuellement », a précisé le ministre béninois des Affaires étrangères, Arifari Bako.

Soldats sud-africains

Parallèlement, un soldat sud-africain disparu depuis la prise de Bangui a été retrouvé, mercredi, au bord du fleuve Oubangui, dans le secteur du quartier Ouango (7e arrondissement) par des éléments de l’armée française en patrouille dans la zone.

La mort de 13 militaires sud-africains – dont le rôle et les raisons de la présence à Bangui, comme le comportement des troupes lors de l’offensive rebelle, restent flous – a provoqué une vive polémique dans leur pays d’origine. Blessés au cours de la même journée, 27 soldats ont été rapatriés, mais le reste du contingent (environ 200 hommes) est toujours stationné dans la capitale centrafricaine.

(Avec Agences)

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