Lobbying : ce que dépensent les pays africains aux États-Unis

Les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Maroc figurent dans le top 10 des pays ayant le plus investi dans le lobbying aux États-Unis, indique un récent rapport de Sunlight Fundation, une ONG américaine qui agit pour la transparence de la gestion de l’argent public.

Le lobbying est une activité lucrative mais encadrée aux États-Unis. © Montage J.A.

Le lobbying est une activité lucrative mais encadrée aux États-Unis. © Montage J.A.

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 16 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

En se basant sur des données publiques, Sunlight Fundation a développé un outil de recherche, appelé le Foreign Influence Explorer, qui analyse ce que les gouvernements étrangers et leurs représentants (cabinets de relations publiques, instituts, associations, etc.) ont déclaré au ministère de la Justice américain. En vertu du Foreign Agent Registration Act (FARA), une loi qui date de 1938, tout groupe payé par un pays étranger pour servir ses intérêts est tenu de se déclarer auprès de ce ministère et à publier ses dépenses. C’est une manière de vérifier la puissance des groupes de pression.

Mais comme cet outil se base uniquement sur un régime de déclaration, il n’inclut évidemment tout un pan de l’activité d’influence, notamment les discussions directes entre les entités diplomatiques étrangères ou les activités des organisations non officiellement rattachés au pays étranger en question. À titre d’exemple, en 2013, Israël – dont la diplomatie se fonde considérablement sur le soutien des États-Unis – n’a dépensé officiellement que 1 250 dollars auprès des lobbys officiels ! Alors que l’American Israel Public Affairs Commitee (AIPAC), la plus grande organisation pro-Israël au monde, a déboursé 3 millions de dollars sur la même année.

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Les chiffres déclarés au ministère de la Justice américain donnent donc une idée sommaire de l’activisme diplomatique d’un pays et ne renseignent pas totalement sur l’ampleur de ses réseaux d’influence. Ils permettent néanmoins de comprendre mieux l’importance que certains États accordent au soutien américain.

Une influence économique

Ainsi, ce sont les Émirats arabes unis qui ont le plus dépensé en lobbying en 2013 avec 14,2 millions de dollars, suivis de l’Allemagne (12 millions de dollars), du Canada (11,2 millions) et de l’Arabie saoudite (11,1 millions de dollars). Le Maroc, premier pays africain dans la liste, occupe la sixième place avec 4 millions de dollars. Les raisons du recours au lobbying auprès des États-Unis sont différentes d’un pays à l’autre.

Ceux qui dépensent le plus ont généralement des relations économiques importantes avec Washington, parfois via des accords de libre-échange qu’il faut fréquemment renégocier. Ils peuvent aussi chercher à peser dans les négociations mondiales sur l’énergie, l’immigration, l’agriculture… D’autres pays recherchent plutôt un soutien politique, lorsqu’ils sont confrontés à des conflits internes (c’est le cas du Maroc, de l’Algérie, du Nigeria, du Soudan, de Madagascar) ou tout simplement une aide financière. 

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Les pays africains qui recourent le plus aux cabinets de lobbying sont le Nigeria, le Maroc, la Libye et l’Afrique du Sud. Dans la liste des agents lobbyistes, on retrouve aussi des personnes physiques comme Mostafa Terrab, PDG de l’OCP au Maroc, et le milicien libyen Ibrahim El Jadhran

 

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Cliquez sur un pays pour faire apparaître les informations relatives aux dépenses engagées aux États-Unis.


Sources : http://foreign.influenceexplorer.com/
Réalisation de la carte : Elena Blum pour J.A.

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