Le président chinois achève à Maurice sa 4e tournée africaine

Le président chinois Hu Jintao est arrivé lundi à Maurice, dernière étape d’une quatrième tournée en Afrique depuis sa prise de fonctions en 2003 qui signe la volonté de Pékin d’ancrer sa présence sur le continent.

Publié le 16 février 2009 Lecture : 2 minutes.

Comme au Mali, au Sénégal et en Tanzanie lors de ses prédécentes étapes, M. Hu va signer avec le gouvernement mauricien des accords de coopération, en matière d’infrastructures aéroportuaires et routières dans le cas de Port-Louis.

Cette visite à Maurice a également pour le président chinois un volet culturel et politique: cette île de l’océan Indien compte l’une des plus importantes diasporas chinoises en Afrique, avec plus de 30. 000 ressortissants d’origine chinoise engagés dans le commerce, les professions libérales et dans le secteur judiciaire notamment.

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En outre, Maurice a été parmi les tout premiers pays à reconnaître dès 1972 "une seule Chine" et à rompre toute relation avec Taïwan. "La Chine n’a jamais oublié cette démarche", selon le ministre mauricien des Affaires étrangères, Arvin Boolell.

La Chine est un des principaux partenaires commerciaux mauriciens et arrive en deuxième position après l’Inde parmi les pays exportateurs vers Maurice. Les exportations mauriciennes vers la Chine sont quant à elles insignifiantes.

Mais la place financière de Maurice est très largement utilisée par les investisseurs étrangers comme relais vers le marché chinois, grâce à un accord de non double-taxation entre Port-Louis et Pékin. Ce qui fait que les statistiques chinoises présentent Maurice parmi les dix premiers investisseurs en Chine.

Avec l’île Maurice, le chef de l’Etat chinois aura au total visité 18 pays africains depuis son accession à la présidence en 2003.

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"La haute direction chinoise a passé beaucoup de temps à visiter les pays riches en pétrole par le passé mais elle a aussi une politique délibérée d’aller partout, car tous les pays africains sont importants pour soutenir la Chine dans les forums internationaux", expliquait à l’AFP, avant la nouvelle tournée de M. Hu, Barry Sautman, spécialiste des relations sino-africaines de la Hong Kong University of Science and Technology.

Dans le contexte de crise économique mondiale qui inquiète nombre de pays du continent redoutant de faire les frais d’une diminution de l’aide internationale au développement, M. Hu s’est voulu rassurant envers l’Afrique.

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Dès le début de sa tournée à Bamako, il a assuré que "la Chine maintiendra la densité de ses échanges avec (. . . ) le continent africain" et que Pékin envisageait également "d’alléger la dette de l’Afrique contractée vis-à-vis de la Chine", sans toutefois fournir de données chiffrées.

Cette politique offensive sur le continent, à la fois économique et diplomatique, se traduit dans les chiffres du commerce extérieur chinois: la Chine a décuplé ses échanges commerciaux avec l’Afrique depuis le début de la décennie.

Selon des statistiques officielles chinoises, le commerce entre la Chine et l’Afrique a atteint en 2008 le record de 106,84 milliards de dollars, en progression de 45,1% sur un an.

Les exportations chinoises vers l’Afrique ont représenté 50,84 milliards de dollars, en hausse de 36,3% par rapport à 2007.

Les importations, principalement des matières premières et, surtout, du pétrole, ont totalisé 56 milliards de dollars, soit +54% en glissement annuel, du fait essentiellement de la hausse des cours des matières premières.

Sans surprise, c’est un pays exportateur de pétrole, l’Angola, qui arrive au premier rang des partenaires de la Chine sur le continent.

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