Zimbabwe : le camp de Mugabe menace de remplacer les ministres du MDC
Le parti MDC du Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a accusé mercredi le président Robert Mugabe de vouloir mettre fin à leur gouvernement d’union, pour avoir menacé de remplacer les ministres MDC.
Le quotidien d’Etat The Herald évoquait mercredi cette possibilité comme solution au boycottage des conseils des ministres par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
"Son Excellence pourrait avoir à considérer la nomination de ministres en exercice à des postes clés dans l’intérêt de la saison agricole et du fonctionnement général de l’économie", a déclaré le ministre de l’Agriculture, Joseph Made, cité par le Herald.
"Les décisions du gouvernement doivent pouvoir être appliquées rapidement", a-t-il justifié.
"C’est une proposition risible"
"Cela reviendrait à mettre en pièces le gouvernement d’union", a réagi Nelson Chamisa, porte-parole du MDC. "C’est une proposition risible. C’est justement à cause de ce genre de choses que nous sommes dans une impasse. "
Le camp présidentiel "fonctionne unilatéralement et avec arrogance, ce qui n’est pas l’esprit de l’accord de partage du pouvoir", a-t-il encore dit à l’AFP.
Robert Mugabe, 85 ans et au pouvoir depuis 1980, dirige le Zimbabwe depuis février avec son ancien rival Morgan Tsvangirai, en vertu d’un accord destiné à sortir le pays d’une crise économique et politique aggravée par la défaite du régime aux élections de mars 2008.
Pendant huit mois, ils ont collaboré tant bien que mal malgré de nombreux désaccords sur les postes-clés ou l’utilisation de fonds alloués par la communauté internationale.
La SADC au chevet du Zimbabwe
Mais le 16 février, après l’arrestation d’un de ses proches, Morgan Tsvangirai a décidé de suspendre toute relation avec le camp présidentiel et le MDC boycotte depuis tous les conseils des ministres.
Mercredi, le MDC a également accusé le parti présidentiel de continuer les arrestations illégales et assuré que son responsable des transports, Pascal Gwezere, venait d’être arrêté.
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), garante de l’accord de partage du pouvoir, dépêche jeudi des représentants de son organe de sécurité pour tenter de débloquer la situation.
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