Libye : 47 morts en 3 jours dans des affrontements à Koufra

Des affrontements tribaux à Koufra, dans le sud-est de la Libye, ont fait au moins 47 morts et plus d’une centaine de blessés entre mercredi 27 juin et dimanche 1er juillet, ont annoncé un médecin et des responsables locaux.

Des hommes blessés dans des affrontements tribaux sont soignés dans un hôpital de Tripoli. © AFP

Des hommes blessés dans des affrontements tribaux sont soignés dans un hôpital de Tripoli. © AFP

Publié le 1 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Selon le Dr Taher Wehli, qui soigne des blessés toubous à Koufra, 32 personnes ont été tuées dans deux quartiers où vivaient des membres de cette tribu et plus d’une centaine d’autres ont été blessées, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, principalement touchés par des obus de mortier. Dans le même temps, Abdallah Zwai, chef d’une tribu rivale dont il porte le nom, a indiqué que les Zwai avaient subi des pertes face aux Toubous, parlant de "14 personnes tuées ces deux derniers jours".

De plus, des membres de la tribu des Toubous ont attaqué vendredi la "Libya Shield Brigade", une force de maintien de la paix dépêchée en février par les nouvelles autorités libyennes, faisant un mort, selon M. Zwai. Koufra, une ville de 40.000 habitants, est située aux confins du désert libyen, dans une région bordée par les frontières avec l’Egypte, le Soudan et le Tchad. Les tensions tribales y sont fortes: en février, des affrontements avaient fait plus d’une centaine de morts et poussé à la fuite la moitié de la population de Koufra, selon des chiffres de l’ONU.

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"Nous répliquons pour nous défendre"

Cette nouvelle flambée de violences intervient à une semaine des élections du 7 juillet, le premier scrutin national depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, qui doit désigner une Assemblée constituante. Les Toubous, qui ont la peau noire et sont présents dans le sud-est libyen tout comme au Soudan, au Tchad et au Niger, ont fait l’objet de discriminations sous Kadhafi, et dénoncent une "campagne d’épuration ethnique" menée selon eux par les autorités libyennes de transition et des chefs tribaux locaux.

Selon Hussein Sake, un chef toubou, le bombardement incessant des zones résidentielles de la tribu se poursuivait samedi. Le Dr Wehli a évoqué un bilan de huit morts pour cette seule journée. "Il s’agit d’une situation de guerre, avec des attaques permanentes contre les quartiers toubous (…). Ils continuent de nous bombarder, alors bien sûr nous répliquons pour nous défendre", a déclaré M. Sake, affirmant que ces attaques venaient des Zwai et de leurs alliés, dont fait selon lui partie la "Libya Shield Brigade".

Wissam Ben Hamid, commandant de cette brigade de maintien de la paix, a assuré que ses forces étaient neutres et qu’elles cherchaient à établir une trêve dans les combats qui ont éclaté mercredi, confirmant que le bilan était lourd, avec selon lui une trentaine de morts.

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