Aimé Césaire : un siècle de lumières

Le 17 avril 2008, Aimé Césaire s’est éteint à l’âge de 95 ans. Son oeuvre profondément humaniste a inscrit le chantre de la négritude au panthéon des grands hommes. Retour sur l’œuvre et le combat de l’une des figures majeures du XXe siècle.

Aimé Césaire. © Creative Commons / Wikimedia

Aimé Césaire. © Creative Commons / Wikimedia

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Publié le 25 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

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Aimé Césaire : retour sur un siècle de lumières

A l’occasion des dix ans de la disparition d’Aimé Césaire, le 17 avril 2008, Jeune Afrique vous propose de (re)lire une série d’articles issus de nos archives sur le parcours de cet intellectuel qui aura laissé une marque profonde sur son siècle.

Sommaire

Août 1968, un funk endiablé déferle sur les ondes et restera six semaines en tête des charts américains. James Brown chante sa fierté d’être noir (Say It Loud – I’m Black and I’m Proud). Un acte militant en cette année qui a vu disparaître, quelques mois plus tôt, le 4 avril, Martin Luther King, lâchement assassiné. Affirmer haut et fort sa négritude quand le fanatisme le dispute à la haine et provoque la mort des êtres de chair et de sang n’est pas un vain mot. Encore moins un vain combat.

La « négritude », Aimé Césaire l’a conçue pour dire une réalité, une expérience, celle d’être noir dans un monde qui a inventé cette couleur à travers le prisme du racisme, de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation. Il la transforme avec ses compagnons d’infortune, Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, en un courant littéraire et politique qui célèbre la dignité de l’homme noir et refuse l’oppression alors que les empires coloniaux écrasent toute une humanité. Un seul mot alors fait sens : liberté !

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Bâtisseur

Sans relâche aux côtés de ses frères africains, Césaire s’est toujours soucié du destin du continent de ses ancêtres. Se rêvant une grand-mère diola, le poète a noué une amitié indéfectible avec Senghor, avec qui il a partagé une commune passion pour les belles-lettres et l’exercice du pouvoir. Député français, il se range aux côtés d’Houphouët-Boigny pour abolir le travail forcé dans les colonies, admire le non courageux que Sékou Touré lance à la face de De Gaulle en 1958. Mais surtout, il espère une Afrique indépendante, et rien ne l’indigne plus que de voir un continent désuni qui ne parvient pas à puiser dans ses forces pour se bâtir.

Alors que l’on commémore les dix ans de la disparition de celui qui fut l’une des figures majeures du XXe siècle, nous vous proposons de revenir sur l’oeuvre et le combat de Césaire, par le biais d’un dossier publié lors de la célébration du centenaire de sa naissance, le 26 juin 2013.

Nous avions alors notamment demandé à des chercheurs, écrivains, acteurs africains ce que Césaire leur inspirait. Car tant que les appétits voraces se jetteront sur les richesses du continent avec la complicité des pouvoirs locaux et que les peuples africains ne seront pas pleinement maîtres de leur avenir, l’oeuvre de Césaire demeurera d’une actualité brûlante.

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